De moins en moins de crédit pour les entreprises

Les entreprises accusent les banques. Les banques, elles, accusent la conjoncture. Une chose est sûre : la contraction de l'encours de crédit aux entreprises s'est encore accentuée en novembre. Selon les chiffres publiés ce mercredi par la Banque de France, l'encours total des crédits accordés aux entreprises était de 763,5 milliards d'euros à la fin du mois dernier. Leur baisse sur un an atteint 2,3 % après 1,6 % en octobre. En revanche, le rythme de progression des crédits consentis aux ménages se redresse assez nettement (3,7 % après 3,4 %), et ce, « pour la première fois depuis trois ans », note la Banque de France.en retraitCôté entreprises, les crédits de trésorerie sont les plus affectés. À la fin du mois de novembre, ils étaient en baisse de 17,5 % sur un an (après ? 15,6 % fin octobre). Un fléchissement qui témoigne des difficultés des PME, très friandes de ce type de crédit, et de la tendance générale au déstockage. « Le taux d'utilisation des capacités de production demeure encore très en retrait par rapport à la moyenne de longue période et les entreprises ont diminué leurs stocks tout au long de l'année », explique la Fédération bancaire française (FBF), qui rappelle par ailleurs que les « conditions de crédit sont toujours attractives ».Mais si les établissements financiers français clament que la contraction de l'encours de crédit aux entreprises est plus une question de demande que d'offre, ils peinent à convaincre totalement. Début décembre, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, appelait les banques européennes à « faire leur travail », c'est-à-dire à « financer l'économie réelle ». Le patron de la BCE craint en effet que la réticence des banques à prêter ne compromette la reprise. En zone euro, les prêts consentis au secteur privé ont reculé pour le troisième mois consécutif en novembre. Et, signe que la menace de déflation n'a pas disparu, la masse monétaire « M3 » (composée notamment de la monnaie en circulation et des dépôts à terme) s'est contractée (? 0,2 %) pour la première fois depuis la création de la statistique en 1991. Pour le directeur de la recherche économique chez Seeds Finance, Cyril Blesson, « la détérioration de l'environnement économique oblige les banques à se montrer prudentes si elles ne veulent pas se trouver confrontées à une nouvelle crise des subprimes ». Mais selon lui, « si l'investissement redémarre, la production de crédit aux entreprises pourrait repartir à la hausse dès le milieu de l'année 2010 ».
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