« Le N.A ! Fund place l’art au service de la nature et du développement durable»

Lancé en 2010, le fonds de dotation de la marque de snacking 100% fruits N.A!, soutient la jeune création artistique au cœur d’une vision environnementale et expérimentale. Décryptage avec son fondateur Bertrand Jacoberger.
Valérie Abrial
Bertrand Jacoberger président de Nature Addicts et du N.A! Fund

Vous avez créé le NA! Fund, un an après avoir lancé la marque Nature Addicts. Etait-ce dans la continuité de vos actions entrepreneuriales?

Cela correspondait à nos convictions. Avec Nature Addicts, nous avons réussi à créer une marque qui révolutionne le monde du snacking. Tous nos produits sont issus de la nature. Nous élaborons nos encas à partir d'une technologie de concentration unique du fruit ; ils sont 100 % issus de produits naturels, sans conservateurs, sans sucres ajoutés et sans édulcorants. La marque N.A! affirme clairement la possibilité de vivre en harmonie avec notre époque ; une époque où tout va vite et où la consommation de snacking est devenue une habitude alimentaire. Quand nous avons créé Nature Addicts, nous voulions prouver qu'il était possible de proposer des encas élaborés à partir de produits naturels et essentiels. Aujourd'hui, nous sommes fiers du résultat et de la place de leader que nous avons sur ce marché. Nature Addicts est reconnue pour ses engagements dans la protection de l'environnement et dans la production durable. Engagements que je souhaitais allier à ma passion pour le spectacle vivant et l'art contemporain. Je suis Président de la Filature, la scène nationale de Mulhouse, et je suis également collectionneur. Pour moi, c'était une évidence de relier ces engagements qui accompagnent ma vie professionnelle et personnelle. Je voulais absolument tisser des liens avec des artistes dont le travail repose sur le respect des équilibres mondiaux, ou en tous les cas, revendique une prise de conscience en ce sens. Voilà comment le N.A! Fund est né.

Concrètement, comment agit le fonds Nature Addicts?

Avec Christopher Crimes, le délégué général du N.A! Fund, nous sommes en dialogue permanent avec des artistes qui s'intéressent aux questions environnementales comme celles du dérèglement climatique ;  ce sont des artistes qui souhaitent sensibiliser le public à cette problématique. En fait, nous voulons éviter la stigmatisation qui n'est pas une solution en soi. Nous sommes convaincus que le regard d'un artiste permet de faire évoluer les mentalités. Nous pensons que l'art est un élément fondamental dans cette démarche de sensibilisation au développement durable. C'est pourquoi nous invitons les artistes à collaborer avec des scientifiques dans une vision créative et éducative qui fait sens avec les engagements de Nature Addicts.

Comment fonctionnent vos collaborations avec les institutions ?

Le N.A! Fund se différencie des fondations par le fait qu'il ne possède pas de lieu dédié. C'était une volonté très forte de notre part. Notre fonds existe dans l'immédiateté qui caractérise notre époque. De fait, nous sommes très actifs sur le web et les réseaux sociaux. Nous sommes en quête permanente d'artistes qui correspondent à nos convictions et engagements ; c'est un vrai travail de repérage que nous privilégions à celui des appels à projets qui peuvent atteindre parfois le millier de candidatures, pas toujours en adéquation avec notre démarche. Nous sommes très attentifs au noyau d'artistes que nous soutenons et nous faisons en sorte de les faire exister aux travers des institutions avec lesquelles nous sommes partenaires. Car nous sommes en connexion directe avec les institutions que nous soutenons et qui, le temps d'une collaboration artistique vont accueillir l'expérience de dialogue entre l'artiste et le scientifique et parfois exposer le résultat de leurs recherches. C'est ce que nous appelons les Académies du N.A! Fund. Ces Académies itinérantes constituent notre spécificité.

Où se sont posées vos Académies itinérantes jusqu'ici ?

Nous avons eu la chance incroyable de débuter notre première académie avec la Documenta de Kassel en 2012, un événement international majeur dans le secteur de l'art contemporain ; nous y avons fait dialoguer une vingtaine d'artistes sur le thème de la forêt. Depuis ces deux dernières années, nous collaborons régulièrement avec le 104 à Paris. Nous tenons à échanger sur  la programmation avec nos partenaires. Nous préférons dialoguer avec eux, travailler sur des projets conjoints pour lesquels nous identifions  ensemble les artistes. C'est un grand changement dans la façon de penser l'institution publique. En lui permettant de travailler autrement ; de penser la relation des sphères publique et privée différemment, dans une synergie commune et non plus en simples contreparties de visibilité comme cela se pratique beaucoup. Avec les Académies itinérantes du fonds Nature Addicts, nous proposons un temps de recherche intellectuelle qui n'est pas toujours productif. Il n'y a pas d'obligation au sortir de cette académie, comme celle d'une exposition par exemple. L'Académie, c'est un temps de réflexion et de dialogue.

Quelles seront vos prochaines Académies ?

Nous avançons au rythme d'une Académie par an. Cette année, nous sommes en train d'élaborer un projet en lien avec la COP 21 qui se tiendra en décembre à Paris. C'est fondamental de tenir un rôle auprès de la plus grande conférence internationale sur le climat. A Paris bien sûr, mais pas seulement. Il est essentiel pour nous que la France entière soit partie prenante d'un tel événement. Concrètement, à Paris, nous soutenons le duo d'artistes Ackroyd et Harvey qui à l'instar de ce qu'ils avaient présenté dans le cadre des Jeux Olympiques de Londres, créera une installation géante au cœur de Paris. Ce duo britannique travaille sur le processus de croissance de la nature ; leurs œuvres comportent des éléments naturels comme le gazon, les graines et les semences. Pour la COP 21, leur installation sera consacrée à la dimension forestière des villes symbolisée par la plantation d'un grand arbre au cœur d'une institution partenaire. En amont de cet événement, nous souhaitons développer des partenariats sur la thématique du changement climatique avec un certain nombre de villes comme Nantes, Bordeaux, Nice ou Mulhouse. Le N.A! Fund a pour vocation d'agir sur le long terme et d'entretenir un dialogue artistique et expérimental entre les artistes et les institutions. Nous développons nos Académies itinérantes  sur les territoires français et européens dans une dynamique d'échanges que nous plaçons au cœur de nos préoccupations.

 Infos + sur : na-natureaddictsfund.org

Valérie Abrial

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