Les Bourses arabes dans la tourmente

L'indice DFM de Dubaï est retombé à ses plus bas niveaux depuis juin 2004. La réouverture, ce mardi, de la Bourse du Caire s'annonce mouvementée.
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La décision est symbolique. Lors d'une allocution sur la télévision d'État égyptienne, Mohamed Abdel Salam, président de la chambre de compensation de la Bourse du Caire a fait savoir que le ministère des Finances du pays était disposé à consentir des prêts aux courtiers affectés par les tensions géopolitiques et la fermeture des marchés financiers depuis plus d'un mois. Supendue de cotations depuis le 27 janvier, la Bourse du Caire devrait rouvrir ses portes ce mardi. Mais la reprise s'annonce difficile. Après avoir décroché de 6,14 % le 26 janvier et de 10,52 % le 27 janvier, l'indice EGX30 accuse, au total, un décrochage de 20,9 % par rapport à début janvier.

Manque de visibilité minant

Retombant ainsi à des plus bas niveaux depuis le 15 juillet 2009. « Si l'on se réfère à l'évolution des GDR (Global Depositary Receipts) cotés à Londres des groupes représentant environ 60 % de la cote égyptienne, la tendance est plutôt baissière, de l'ordre de 5 % à 9 % », observe Stéphane Barthélémy gérant chez State Street Global Advisors.

« La fermeture de la Bourse du Caire a surpris les investisseurs locaux et étrangers qui ont des fonds à récupérer et pourraient être, dans un premier temps, tentés de solder leurs positions », analyse de son côté Guillaume Chaloin, gérant du fonds MAM actions Afrique chez Meeschaert. Et d'ajouter : « Les trois séances de réouverture de la Bourse de Tunis s'étaient soldées par des baisses. Mais, comme en Tunisie, l'EFSA (Egyptian Financial Supervision Authority), l'autorité de marché égyptienne, a mis en place des systèmes de coupe-circuits pour limiter une vague de retrait trop importante. »

Plus globalement, le manque de visibilité sur l'évolution de la situation dans les pays arabes mine les principaux indices boursiers des pays concernés. Le Bloomberg GCC 200, qui regroupe les plus grosses capitalisations boursières de la zone Afrique-Moyen Orient, dévisse de près de 9 % depuis début janvier. Du Koweït à Oman, en passant par la Jordanie, tous les clignotants sont au rouge.

Extension possible de la crise

Pis, dans les Émirats Arabes Unis, l'indice DFM de Dubaï, qui enregistre une baisse de 13,5 % sur l'année, vient de redescendre à son plus bas niveau depuis juin 2004. « La situation est devenue nettement plus complexe qu'au moment de la suspension des cotations à la Bourse du Caire le 27 janvier », note Stéphane Barthélémy. Pour lui, « les risques que la crise [du monde arabe] fasse tâche d'huile jusqu'en Arabie Saoudite ne sont pas négligeables, avec les répercussions probables que cela implique sur la croissance mondiale ».

Il pense pourtant que « d'autres pays émergents indépendants sur le plan énergétique comme la Russie ou le Brésil pourraient tirer leur épingle du jeu ».

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