Directeur de la plateforme internationale de la société de gestion d'actifs BNY Mellon ARX, Alex Gorra est catégorique : « Les opérateurs de marché sous-estiment les dépenses en infrastructures qui seront réalisées au cours des prochaines années en Amérique latine. » À tort pour ce stratège qui recommande à ses clients d'investir dans les sociétés locales qui bénéficieront des 450 milliards de dollars de dépenses prévues dans la région d'ici à 2015. « Les principales opportunités sont concentrées au Brésil, au Mexique et au Chili », estime Alex Gorra.
Au Brésil, les dépenses en infrastructures sont attendues à 274 milliards de dollars entre 2010 et 2013. Les projets liés aux gisements pétroliers pré-salifaires, à la Coupe du monde de football de 2014 et aux Jeux Olympiques de 2016 y contribueront à hauteur de 133 milliards de dollars. Les budgets relatifs à la consolidation du réseau électrique représenteront 33,6 % du total, suivis par les télécoms (24,5 %), les autoroutes (12 %) et les voies ferrées (10,6 %). Alex Gorra juge que le gestionnaire d'autoroutes CCR, l'armateur OSX, l'opérateur portuaire Santos Port, l'équipementier spécialisé dans les bus et les camions Randon et l'entreprise de transports logistiques ALL (América Latina Logistica) figureront parmi les entreprises amenées à prospérer grâce à ces investissements.
Que ce soit pour ces entreprises ou leurs actionnaires, les secteurs d'activité concernés « vont être très profitables sur le long terme », affirme le responsable. Celui-ci considère que des sociétés européennes comme le gestionnaire espagnol d'autoroutes OHL ou le français Vivendi, qui au Brésil a racheté l'opérateur Global Village Telecom, sont aussi bien positionnées pour profiter de ce « boom ». Mercredi, le groupe de BTP mexicain Homex a annoncé qu'il allait renforcer sa présence dans le pays. En 2009, la société s'est implantée au Brésil où elle a alors démarré la construction de 1.000 logements. Deux ans plus tard, elle y construit et y commercialise 5.900 logements.
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