Li & Fung déploie son trésor de guerre de 1 milliard de dollars destiné aux acquisitions

De plus en plus présent en Europe, l'empereur hongkongais du textile veut doubler son résultat d'exploitation d'ici à 2013. Il vise des rachats dans le luxe et la logistique.
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« Les opportunités se trouvent partout. » Lors de la présentation de ses résultats 2010, la multinationale hongkongaise Li & Fung, spécialisée dans l'approvisionnement de vêtements et d'accessoires pour des chaînes comme Wal-Mart et Zara, a dévoilé son plan 2011-2013. « Nous poursuivrons notre stratégie reposant sur deux axes : la poursuite des acquisitions visant à compléter notre croissance organique et le maintien d'un bilan solide », a prévenu Bruce Rockowitz, le président de Li & Fung Limited.

reprise de Clergerie

Pour ses emplettes, le groupe présent dans plus de 40 pays dispose de 1 milliard de dollars. Associé à l'ancien PDG de Céline, Jean-Marc Loubier, Fung Capital vient de boucler le rachat du chausseur français Robert Clergerie dans une transaction évaluée autour de 10 millions d'euros. Et a regardé (avant de se retirer de la course selon Reuters) le dossier de la reprise de la part d'Hermès dans la maison Jean-Paul Gaultier.

Le plan triennal de Li & Fung paraît ambitieux, le groupe souhaitant doubler son résultat d'exploitation, à 1,5 milliard de dollars en 2013. Le négoce y contribuerait à hauteur de 700 millions de dollars, soit autant que l'activité de « onshoring » qui consiste à externaliser l'approvisionnement d'une entreprise cliente depuis son pays d'origine. La logistique, métier dans lequel Li & Fung s'est renforcé en reprenant Integrated Distribution Services (IDS) l'an dernier, a vocation à représenter 100 millions de dollars. Les frères Fung, qui ont bâti leur empire à partir de l'entreprise créée à Canton par leur grand-père en 1906, seront attendus au tournant. En raison de la crise financière, l'objectif de 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2010 n'a pu être atteint. Les revenus du conglomérat se sont inscrits à 16 milliards de dollars pour un résultat net de 549 millions de dollars, en hausse de 27 % mais inférieur aux attentes du marché qui tablait sur un impact supérieur des 16 acquisitions réalisées l'an dernier. Pour étoffer ses marges, le groupe qui ne dispose pas d'usines et externalise lui-même la production qu'il vend à ses clients, n'hésitera pas à changer de fournisseurs. Ainsi, la Chine, déjà, ne représente plus que 25 % de ses approvisionnements en vêtements tandis que grandissent ses achats au Vietnam et au Bangladesh.

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