ICBC et les autres mastodontes chinois rassurent sur leurs créances douteuses

Les mesures visant à contenir le risque systémique ont réduit les créances douteuses des principales banques chinoises dont les profits ont bondi au premier trimestre.
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Pas de panique, tout est sous contrôle ! Telle est la conclusion qu'ont tirée les analystes financiers après la publication de la première salve de résultats du premier trimestre publiés par les grandes banques chinoises. Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), la banque la plus rentable et la plus grande du monde, a annoncé que son bénéfice trimestriel avait bondi de 29 % à 6,06 milliards d'euros, soit 49 % de plus que celui de JP Morgan Chase, l'établissement le plus rentable des États-Unis. Mais les opérateurs ont surtout retenu que les mauvaises créances d'ICBC avaient reculé de 4 % au cours de cette période pour atteindre 7,36 milliards d'euros au 31 mars.

Limiter le risque systémique

Le cas d'ICBC n'est pas isolé. China Construction Bank a publié un résultat net en hausse de 34 % et des mauvaises créances en repli de 16,31 millions d'euros tandis que Bank of China a vu les siennes se réduire de 1,8 % et son bénéfice trimestriel augmenter de 28 %. « Nous considérons qu'à court terme les résultats du premier trimestre vont servir de catalyseur aux actions des banques chinoises », se félicite Victor Wang, analyste auprès de Macquarie Equities Research.

Or, depuis le début de l'année, les huit plus grandes banques chinoises affichent déjà des performances supérieures à celle de l'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong.

Après avoir reculé de 8,4 % en 2010, dans la crainte d'une détérioration de la qualité de ses actifs, le titre de ICBC s'est redressé de 14 % depuis le début janvier. La banque a rassuré les investisseurs en indiquant en fin de semaine dernière que son ratio d'actifs non performants avait été ramené à 1 % à la fin mars contre 1,08 % au 31 décembre.

Les résultats trimestriels d'ICBC et des autres mastodontes chinois ont été publiés après que Pékin a déployé une stratégie multiforme pour limiter le risque systémique et l'inflation : quatre hausses des taux d'intérêt ont été annoncées depuis octobre tandis que les plus grandes banques ont été sommées de réaliser d'importantes provisions pour faire face à d'éventuelles pertes, d'augmenter leur capital, les acomptes des crédits hypothécaires de leurs clients et, selon les médias locaux, de porter leur ratio de solvabilité à 11,5 %.

Pour autant, l'agence Fitch Ratings a prévenu en avril qu'elle jugeait « fortement probable une détérioration importante » de la qualité des actifs des banques chinoises. Moody's juge pour sa part que les plus fortes préoccupations portent sur les « prêts immobiliers et les véhicules d'emprunt des collectivités locales ».

En mars, l'agence a toutefois indiqué « anticiper une hausse gérable des actifs non performants plutôt qu'une forte détérioration de leur qualité ».

 

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