Les Bourses émergentes redeviennent abordables

Elles devraient bénéficier de la retombée des pressions inflationnistes ainsi que du recul des prix des matières premières.
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Résurgence du risque souverain en Europe, croissance mitigée aux États-Unis... Les investisseurs auraient toutes les bonnes raisons d'aller voir si les marchés d'actions ne sont pas plus verts ailleurs. Et notamment dans les principaux marchés émergents, comme Shanghai et Sao Paolo. D'autant plus que ces derniers, qui avaient été les premiers à profiter du rally boursier mondial entamé en mars 2009, ont été délaissés l'an dernier au profit des indices américains et depuis le début de l'année au profit des places européennes.

Voilà un an et demi que cette thématique est boudée par les gérants et pourrait retrouver grâce à leur yeux avec la retombée des pressions inflationnistes. « Les banques centrales des pays émergents ont bien géré la récente envolée de l'inflation via des relèvements de taux. Le récent recul des matières premières pourrait leur être favorable », confirme Christophe Brulé, président d'Entheca Finance. Celui-ci estime ainsi que « l'on pourrait assister à un retour de liquidités sur les pays émergents ».

Niveaux de valorisation

Au-delà, la solidité de leurs fondamentaux pourrait également constituer un facteur de soutien. « Une légère surpondération des actions émergentes nous semble justifiée car les perspectives de croissance structurelle sont favorables, tandis que la dynamique économique des pays émergents ressort plus robuste que celles des pays avancés », souligne dans une note Joost van Leenders, spécialiste en stratégie d'investissement chez BNP Paribas. Toutefois, l'argument mérite d'être relativisé par les récents indicateurs publiés sur le sujet. Lundi, l'indice PMI chinois établit par la banque HSBC faisait état d'un ralentissement de la croissance de l'activité manufacturière du pays, qui a atteint, en mai, son plus bas niveau depuis dix mois. Un constat nuancé par David Kalfon, directeur des investissements chez EFG AM qui souligne que « le tassement de l'activité depuis quelques mois illustre plus une phase de transition de l'économie mondiale entre une période de forte croissance héritée des politiques de relance et celle d'une normalisation caractérisée par un rythme de croissance plus faible que celui les deux dernières années ».

Autre argument en faveur d' une réallocation des liquidités vers les marchés émergents : leur niveau de valorisation est redevenu « acceptable ». Par exemple, le Hang Seng en Chine et le Bovespa au Brésil ne se paient respectivement que 12,1 fois et 10 fois les bénéfices attendus sur 2011. Et cela alors que, à Wall Street, le S&P 500 s'échange à plus de 13 fois les profits escomptés cette année. In fine, le retour en grâce des marchés d'actions émergents pourrait avoir lieu mais pas dans l'immédiat. Pour certains, le mouvement pourrait intervenir après l'été. Le temps que les niveaux de valorisation soient encore plus attrayants. Encore faut-il savoir, comme le souligne David Kalfon, si la correction actuelle des matières premières est temporaire ou de nature à s'inscrire dans la durée. Pour l'expert, les investisseurs ne seront rassurés que lorsque « les autorités monétaires des pays émergents auront montré leur vraie capacité à gérer l'inflation et que le prix des denrées alimentaires seront sous contrôle ».

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