Avec leur boom économique, les Chinois avaient parié sur les États-Unis pour valoriser leurs réserves de change. A l'origine, ils considéraient les bons du Trésor américain comme sûrs et rentables, et sont rapidement devenus premier détenteur étranger de ces emprunts. Mais la situation a pris une nouvelle dimension ce mois-ci, avec les positions figées dans le débat sur le relèvement du plafond de la dette, et la menace d'une dégradation par les agences de notation américaines de la note de cette dette. Avec plus d'un tiers de leurs réserves de change en dollars, qui s'élèvent à plus de 1.200 milliards de dollars, une forte baisse de la valeur de l'obligataire américain serait une très mauvaise nouvelle pour les Chinois, selon plusieurs économistes. « Nous espérons que le gouvernement américain adopte des politiques et des mesures propres à garantir les intérêts des investisseurs », commentait mercredi Hong Lei, porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, après l'annonce de Moody's du placement sous surveillance de la dette américaine.
Diversification des réserves
Selon un rapport de Standard Chartered publié le 20 juin, Pékin aurait d'ailleurs commencé depuis janvier à diversifier ses réserves, en achetant notamment l'équivalent de 700 milliards de dollars de bons du trésor de pays européens. Mais, dans ce cas aussi, le risque d'une contagion de la crise grecque à l'ensemble de la zone euro, et l'incapacité des dirigeants européens à trouver une réponse commune inquiètent Pékin. Pour le moment, les autorités chinoises se montrent discrètes mais « elles ont de quoi être préoccupées », juge l'économiste Stephen Green. Line Say
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