OVH veut doubler Amazon et Google... et conquérir l'Amérique du Nord

Devenir le numéro un mondial du "cloud computing", voilà ce qui s'appelle de l'ambition. Mais l'entreprise française d'Octave Klaba est déjà passée aux actes en s'ouvrant une tête de pont au Québec en 2013, où elle développe rien de moins que le plus grand centre de données au monde. Sans oublier la création de 150 emplois à la clé... Par Nathalie Simon-Clerc, rédactrice en chef de L'Outarde Libérée
Pour attaquer le marché nord-américain et son développement international, OVH a procédé à une levée de fonds de 327 millions de dollars en décembre dernier.

« Le Québec est une vraie porte d'entrée sur le continent nord-américain », estime Guillaume Gilbert, en charge des communications d'OVH à Montréal. Il y a quelques semaines, l'entreprise a annoncé l'ouverture d'une nouvelle unité d'affaires spécialisée en recherche et développement (R&D) à Québec, et la création de 150 emplois supplémentaires sur ses trois sites québécois à l'horizon 2017.

La Capitale-Nationale (une des 17 régions du Québec) a été choisie pour son vivier de développeurs et pour sa connectivité hors-pair.

Dans cette opération menée en partenariat avec Investissement Québec et Québec International, OVH investit quelque 32,9 millions de dollars pour, d'une part, créer un centre d'affaires axé sur l'Internet des objets, comme les montres connectées, et, d'autre part, pour renforcer son centre de données de Beauharnois et son centre d'affaires de Montréal.

« On développe tout en interne, on construit nos propres serveurs »

Ouvert début 2013, le centre de données situé au sud de Montréal, dans une ancienne usine de Rio Tinto Alcan, peut accueillir 350.000 serveurs, ce qui en fera à terme le plus grand du monde. L'entreprise française affiche ses ambitions: si actuellement 30.000 serveurs sont en fonction, OVH compte bien conquérir l'Amérique du Nord à partir du Québec.

Ses concurrents s'appellent Amazon (AWS) ou Google, mais le Petit Poucet français a des arguments de taille, ainsi que l'explique Guillaume Gilbert:

« Nous sommes les seuls à offrir une vraie transversalité. »

Serveurs dédiés, cloud dédiés, solution de stockage (Hubic)... l'entreprise se targue d'offrir une vraie gamme de services, à des prix compétitifs. « On développe tout en interne, on construit nos propres serveurs, on maîtrise toute la chaîne d'hébergement », justifie M. Gilbert.

« Et ce n'est pas parce que c'est une innovation que je dois la payer cher ! », déclarait Octave Klaba, le fondateur d'OVH, en 2013 à Paris.

Car c'est aussi l'innovation qui fait la différence. « Octave Klaba est un fou d'innovation », s'exclame Guillaume Gilbert. C'est l'innovation qui permet aujourd'hui à OVH d'offrir un produit unique comme le cloud dédié, mais également de diviser ses dépenses énergétiques par deux grâce à une processus de refroidissement liquide des serveurs, solution brevetée et unique mise au point il y a dix ans. « Tous nos centres de données fonctionnent sans climatisation », ajoute M. Gilbert.

700.000 clients, 16 pays... le développement international se poursuit

Pour attaquer le marché nord-américain et son développement international, OVH a procédé à une levée de fonds de 327 millions de dollars en décembre dernier. Un montant de 140 millions de dollars avait déjà été débloqué en 2013 pour cet objectif. Car si son positionnement de leader en France et en Europe s'est construit grâce au bouche-à-oreille et à une bonne image, l'entreprise accuse un déficit de notoriété sur le continent américain.

Les secteurs du marketing et des ventes vont être développés, afin de servir l'objectif de l'entreprise : devenir le leader du service numérique à la demande. L'Internet des objets, le cloud et le stockage seront les produits-phare de l'entreprise en Amérique du nord.

Même si l'entreprise fondée en 1999 rayonne aujourd'hui dans le monde, avec 700.000 clients, 17 centres de données dans 16 pays, elle n'en reste pas moins française et indépendante. « Notre ADN est familial! », lance Guillaume Gilbert. L'entrée en bourse de l'entreprise n'est pas à l'ordre du jour, selon M. Gilbert, même si cette éventualité n'est pas exclue pour accompagner son développement.

Et pour se consacrer pleinement à l'innovation, le fondateur Octave Klaba a cédé les rênes opérationnels de l'entreprise à Laurent Allard en mars dernier.

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Par Nathalie Simon-Clerc, rédactrice en chef de L'Outarde Libérée

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Commentaires 2
à écrit le 03/07/2015 à 14:25
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si OVH fait trop d'ombre au sociétés ricaine elle se fera racheter et si c'est pas possible le gouvernement inventera des attaque juridique pour l'emecher de se developer.

le 07/07/2015 à 21:34
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si la qualite de service est identique a celle que nous achetons chez OVH en France AWS peut dormir tranquille.

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