France-Allemagne, moteur du futur  ?

OPINION. L'Allemagne est le deuxième investisseur étranger en France. Une position construite au fil des années, qui doit servir de socle à des projets encore plus ambitieux entre les deux pays. (*) Par Guy Maugis, président de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d'Industrie.
(Crédits : Reuters)

La crise liée à la pandémie de COVID-19 a prélevé un lourd tribut sur les flux mondiaux d'investissements directs, en retrait d'environ 40% en 2020 selon l'étude menée par Business France. Mais la France fait de la résistance et performe beaucoup mieux que la moyenne. Elle demeure une terre d'investissement très valorisée aux yeux des décideurs américains et européens, et singulièrement à ceux des dirigeants allemands.

Même si la crise a sévèrement secoué les deux pays, l'Allemagne est restée en 2020 le deuxième investisseur étranger en France après les États-Unis, avec 201 projets d'investissements permettant la création ou le maintien de près de 4.000 emplois. L'Allemagne représente 17% des investissements étrangers en France, mais 31% des projets dans l'Union européenne. La France est ainsi le premier pays d'accueil européen des investissements allemands, avec plus de 2.300 entreprises et 320;000 emplois.

Un point de départ

On pourrait se satisfaire de cette situation et considérer que pour un certain nombre d'années, le paysage franco-allemand est stabilisé autour de ses points forts : la distribution, l'automobile, la santé, la logistique. En réalité, c'est la démarche inverse qu''il faut lancer. La situation actuelle de l'investissement franco-allemand doit être considérée comme un point de départ, la preuve de notre capacité à travailler ensemble en exploitant nos complémentarités. C'est sur ce socle solide, construit au fil des ans, qu'il faut accueillir des constructions nouvelles et plus ambitieuses encore.

La France et l'Allemagne ont été le moteur du plan de relance européen et les deux pays doivent naturellement être en première ligne de la mise en œuvre des projets. Or il n'est pas un domaine où l'un des deux pays, voire les deux, ne soient pas en maîtrise des technologies qui sont la clé de l'avenir, ou n'aient pas lancé des programmes de recherche et développement. C'est vrai dans l'électro-mobilité, dans les énergies renouvelables, dans la santé, dans la cybersécurité, dans l'intelligence artificielle et les supercalculateurs, dans le cycle de l'hydrogène, dans l'économie circulaire, dans la smart city ou dans la chimie verte et l'ensemble des technologies de dépollution.

Une nouvelle priorité

Dans beaucoup de ces domaines, l'Union européenne est à la recherche d'un leadership mondial, voire d'une véritable souveraineté au moment où l'emprise technologique des États-Unis et de la Chine se fait de plus en plus forte. Or la souveraineté ne se décrète pas, elle nait de programmes maitrisés et partagés, d'objectifs communs et des moyens de les atteindre. C'est cette ardente obligation d'investir dans le futur qui doit devenir la priorité de l'investissement allemand et français, non seulement dans chacun des pays, mais aussi et surtout autour de projets communs qui rassemblent des entreprises de toutes tailles, grands groupes et startups, issues de tous les territoires dans une logique de fertilisation croisée.

Sachons profiter des milliards du plan de relance européen pour construire ensemble les futurs leaders mondiaux. C'est à cet objectif que doivent se consacrer tous ceux, institutions, décideurs politiques, organismes de recherche et surtout entreprises qui vont construire l'avenir économique de l'Europe.

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Commentaire 1
à écrit le 29/03/2021 à 19:24
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"permettant la création ou le maintien de près de 4.000 emplois" C'est tout ? Franchement ça ne sert à rien de se prendre la tête pour si peu.

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