Parions sur le renouvellement dans le domaine de la santé !

L’horizon s’élargit. Les Français ont fait le choix d’idées progressistes et libérales portées par un Président moderne. La révolution digitale est un enjeu majeur de transformation de nos vies, de nos modes de vie, de notre société entière. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication bouleversent tous les domaines de la société et notre pays doit rester en pointe en terme d’innovations et d’application pratiques.
Arthur André, Neurochirurgien, Chef de clinique-assistant à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et Président et co-fondateur de CitizenDoc. Il a été lauréat santé au Prix La Tribune Jeune Entrepreneur 2017 (pour la région Île-de-France).

Dans le domaine de santé, des progrès formidables sont possibles, aussi bien dans le soin que dans la recherche, améliorant la qualité de vie des malades, assurant une meilleure prévention, préservant l'autonomie des personnes âgées ; des progrès parfois tels qu'ils modifient la définition même de l'être humain et qu'un questionnement éthique est indispensable à l'échelle nationale.

Robots chirurgicaux, algorithmes décisionnels, objets connectés, Big ou Smart Data, mais aussi sites d'avis et centrales de réservation en ligne, certains s'inquiètent de voir le savoir-­faire et l'éthique médicale dilués dans l'intelligence artificielle, et les parcours de soins soumis aux diktats des possesseurs de ces données, en premier lieu les GAFA ou BATX, géants du numérique américains ou chinois.

Ces craintes sont légitimes. Elles sont surmontables, à condition de favoriser l'innovation, rendre accessibles les données de santé, numériser un système entier et porter une vision à long terme, tout restant en fidèles aux principes qui animent la médecine française : excellence, rigueur, égalité d'accès aux soins, liberté de choisir.

Le système de soin français a pâti ces dernières années de carcans inadaptés : tarification à l'acte systématique sans prise en compte du contexte global de la maladie, réforme du tiers ­payant délétère pour les médecins, exclusion des cliniques du service public ; l'apparent paradoxe des délais d'attente d'une part, et des déserts médicaux d'autre part en témoigne. Le système public est sclérosé par une lourdeur des procédures administratives et des mises en concurrences mal placées. À côté de cela, le secteur privé, qui participe à la continuité des soins, est exclu de l'accès à la recherche et doit se battre pour innover.

Pratiquer la médecine du XXIe siècle

À l'heure où les vieilles fractures idéologiques doivent être oubliées au profit de réformes efficientes, nombre jeunes - et moins jeunes - professionnels de santé souhaitent s'affranchir d'un système cloisonné pour apporter un soin plus efficace, approprié, et personnalisé. Ils s'associent avec des entrepreneurs, des chercheurs, des développeurs pour leur faire comprendre nos problématiques et réinventer la médecine que l'on devrait pratiquer au XXIe siècle ; c'est à dire avec nos codes éthiques séculaires, et l'audace de croire que les progrès technologiques permettront d'améliorer la prévention, le soin, le parcours patient, le virage ambulatoire.

Que les soignants se rassurent : qu'il s'agisse d'examen clinique ou d'un geste d'empathie, rien ne remplacera une main humaine posée sur un autre corps. Mais les solutions digitales doivent permettre une simplification des processus, une autonomisation de l'usager, une fluidité des structures actuellement trop lourdes.

Il faut autoriser, valider, évaluer - et encadrer - les télé-avis, l'information médicale en ligne, l'intelligence artificielle diagnostique, le télé­-suivi et les robots chirurgiens.

Il faut aussi rester attaché à la notion de démocratie sanitaire, non par idéologie, mais parce qu'au quotidien il est de nos jours normal en France que chacun puisse être informé sur son état de santé, prendre en toute conscience une décision le concernant, et librement choisir de demander un avis médical ou une prise en charge.

Enfin, c'est aussi de lien social qu'il s'agit. Une société en bonne santé est une société ou plusieurs individus sont capables, à un moment donné, de fournir tous leur efforts pour qu'une seule conserve son bien-­‐être. C'est le sens à la fois de la prévention et du soin. Une médecine moderne et efficiente est une pratique qui assure non seulement la bonne santé, mais aussi restaure le lien, permet aux individus de retrouver une autonomie face à la maladie ou au handicap. Gageons que les start-­‐ups françaises, en partenariat bien conduit avec l'Etat, les institutions, la médecine libérale ou les industriels, seront le moteur de ces innovations.

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