Pour sortir plus vite de la crise, le salut des entreprises françaises est à l'export

OPINION. Avec la sortie progressive de la pandémie, et la reprise économique qui se profile, la 7e édition du Baromètre Export Euler Hermes apporte certains enseignements sur la perception du contexte international par les entreprises françaises. (*) Par Eric Lenoir, Président du Comité Exécutif d'Euler Hermes France.
Eric Lenoir.
Eric Lenoir. (Crédits : DR)

Cap à l'international ! Après une année 2020 catastrophique pour le commerce mondial, particulièrement pour la France où les exportations ont chuté de 16% sur fond de restrictions sanitaires partout dans le monde, 2021 sera l'année de la reprise. Et notamment l'année de la reprise pour les exportations. La demande additionnelle adressée aux exportateurs français devrait croître de +59 milliards d'euros en 2021 et de +47 milliards d'euros en 2022. C'est une opportunité majeure pour les entreprises françaises, qui ne peuvent se permettre de passer à côté. Elles l'ont d'ailleurs bien compris : 80% d'entre elles envisagent d'accroître leur chiffre d'affaires à l'international dès cette année, selon le dernier Baromètre réalisé par Euler Hermes. En Europe, vers leurs marchés traditionnels, mais aussi vers le « Grand Export » pour capter la croissance où qu'elle soit, notamment en Amérique du Nord et au Moyen-Orient. Comment pourront-elles capitaliser sur cette nouvelle dynamique ?

S'adapter pour survivre

D'abord, en tirant les leçons de la crise qu'elles viennent de traverser. Celle-ci a eu un impact profond sur les stratégies commerciales et a forcé les chefs d'entreprise à s'adapter pour survivre, en revoyant leurs opérations, en diversifiant à la fois clients et fournisseurs ou en ajustant leur logistique afin de mieux gérer leurs risques. Pour préserver l'activité et anticiper les imprévus, mieux vaut en effet réduire sa dépendance à une zone d'exportations et à quelques grands fournisseurs. De nombreuses entreprises sont passées d'une logique de « just in time », avec des chaînes de valeur pensées pour produire dans les meilleurs délais, à une logique de « just in case », avec le développement de nouvelles relations fournisseurs pour pallier d'éventuelles perturbations de l'activité productive. Certaines entreprises, œuvrant dans des secteurs stratégiques comme les technologies, ont même déjà vu leurs exportations augmenter l'an dernier, en arrivant à combler les manques observés des chaînes de valeur bousculées par la crise.

Les atouts du « Made in France »

Ensuite, en s'appuyant sur les atouts du « Made in France ». C'est un gage de savoir-faire et de qualité reconnu à l'échelle internationale. Cela permet aussi de garder la proximité avec les fournisseurs en France. Les pouvoirs publics français l'ont bien compris, en intégrant dans le cadre du plan de relance une diminution salutaire des impôts de production, dont le niveau se rapproche désormais davantage de celui prévalant au sein d'autres pays européens tournés vers l'export. Les chefs d'entreprises le disent eux-mêmes dans notre Baromètre : cette diminution constitue l'une des principales raisons pour conserver la production sur le territoire français et développer l'exportation.

Importantes réserves de trésorerie

Enfin, et c'est l'un des enseignements majeurs du Baromètre, en n'hésitant pas à puiser dans leur trésorerie. Sous l'impulsion des plans massifs de soutiens publics et en conséquence de la prudence des chefs d'entreprise dans un contexte incertain, les entreprises françaises ont accumulé d'importantes réserves de trésorerie - 88 milliards d'euros depuis le début de la crise sanitaire. Ces excès de liquidités ne doivent pas seulement les aider à faire face aux imprévus. Ils doivent contribuer à financer le développement à l'export et à saisir les nouvelles opportunités qui se présentent avec la reprise. Si les entreprises françaises sont prêtes à puiser dans cette réserve, cela leur permettra de sortir plus vite de la crise, de combler le manque à gagner de 2020, et de refaire ainsi souffler un vent d'optimisme sur tout le pays.

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Commentaires 3
à écrit le 28/05/2021 à 9:34
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C'est la même litanie pour tout les pays... "l'export", il n'ont que ce mot a la bouche, au lieu de se remettre en question pour être plus résilient dans le futur!

à écrit le 27/05/2021 à 17:53
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La croissance externe c'est l'unique moyen d'exister pour les économies atrophiées telles que la Chine et l'Allemagne. Pourtant tout le monde s'accorde pour dire que la France dépend de technologies étrangères notamment dans l'industrie du semi-...

à écrit le 27/05/2021 à 14:32
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c'est sur, il preche pour sa paroisse!!!!!!!!! faire de l'export, c'est long, c'est complique, faut de l'argent et des competences........et faut savoir etre prudent, et ce d'autant plus qu'avec le covid les entreprises ont aussi ete fragilisees dan...

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