Réforme des retraites : après « travailler plus pour  gagner plus », voici « vivre plus pour travailler plus » !

OPINION. A l'aube de cette année 2023 les Françaises et les Français savent que leur quotidien sera une nouvelle fois bousculé par la double  crise du pouvoir d'achat et de l'urgence environnementale. Il nous appartient en tant que responsables d'exécutifs locaux comme nationaux de leur  permettre de s'autoriser à nouveau l'optimisme en apportant des solutions concrètes aux  problématiques du quotidien. Alors comment comprendre que la première réforme que le gouvernement inscrive à son agenda soit une réforme injuste et inefficace ?
(Crédits : POOL)

Le gouvernement entend imposer une réforme des retraites demandant aux Françaises  et  aux  Français  de  travailler  plus  longtemps,  là  où  l'urgence  sociale  commande  des  mesures effectives pour permettre à toutes et tous de vivre dignement de leur travail.

Plus encore, cette  réforme est présentée comme urgente et indispensable alors que le  Conseil d'orientation des retraites en septembre 2022 indiquait dans son rapport annuel  que le système des retraites a été légèrement excédentaire en 2021 et 2022 et que « les  résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l'idée  d'une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite ».

Et pourtant, le Gouvernement persiste à effrayer les Françaises et les Français sur l'état  des finances publiques et sur la nécessité de se serrer la ceinture. Où était cette urgence  lors de la suppression de l'ISF, de la flat tax, de la CVAE ? Où était cette urgence lors du  refus de taxer les superprofits ?

Encore une fois, la seule solution envisagée est de s'en prendre aux plus précaires. Après  le RSA sous conditions et la réforme de l'assurance-chômage, voici le recul de l'âge de  départ à la retraite.

Comment  oser  proposer  une  réforme  indolore  pour  les  cadres,  mais  représentant  un  véritable recul social pour les travailleuses et les travailleurs moins diplômés ?

Comment  oser  proposer  une  réforme  qui  demande  aux  seniors  de  travailler  plus  longtemps alors que ces derniers peinent à être embauchés ?

Comment oser proposer une réforme qui commande à celles et ceux qui ont commencé à  travailler le plus tôt, ont eu les métiers les plus pénibles et l'espérance de vie la plus faible  de payer la mise à l'équilibre de notre système de retraite ?

Comment  oser  proposer  une  réforme  qui,  en allongeant  la  durée  du  travail  des  travailleuses  et  des  travailleurs  aux  corps  cassés  par  de  trop  nombreuses  années  de  labeur, augmentera de fait le déficit de l'assurance maladie et de l'assurance-chômage ?

Comment, après le "travailler plus pour gagner plus", oser le "vivre plus pour travailler  plus" ?

Nous n'acceptons pas, nous ne cautionnons pas et nous combattrons le recul de l'âge légal  de départ à la retraite.

Le Gouvernement  traite la  question  des  retraites avec  une logique  de  pur  rendement,  demandant encore une fois des efforts à celles et ceux qui en ont fait toute leur vie.

Loin de cette logique comptable, nous défendons un travail qui permette de gagner sa vie  tout en restant en bonne santé, un départ à la retraite digne et un vieillissement dans les  meilleures conditions.

Alors  que  la  nécessaire  réforme  sur  l'autonomie  et  le  grand  âge  n'est  toujours  pas  la  priorité  du  Gouvernement,  le  Conseil  départemental  de  la  Haute-Garonne  agit  concrètement pour permettre le bien vieillir.

Bien vieillir en Haute-Garonne, c'est vivre plus longtemps en bonne santé, demeurer chez  soi dans des conditions adaptées, être entouré de ses proches ou en relation régulière  avec eux, rester relié à la société et au monde.

C'est  en  favorisant  l'inclusion  et  la  justice  sociale  que  nous  préserverons  la  solidarité  intergénérationnelle qui doit rester le ciment de notre société.

Le  Département  de  la  Haute-Garonne,  à  l'instar  de  l'ensemble  des  départements  de  gauche, sait que c'est en agissant avec courage et avec la justice sociale comme objectif  que nous sortirons de nos crises sociales.

Alors quand entendrez-vous ce que disent les Françaises et les Français ? C'est un NON  massif.

Nous,  femmes  et  hommes  de  gauche,  l'entendons  et  le  porterons  aux  côtés des  organisations syndicales, au Parlement comme dans la rue.

________

(*) Signataires :

Sébastien VINCINI, Président du Conseil départemental de la Haute-Garonne

Patrice ARSEGUEL ; Roselyne ARTIGUES ; Bernard BAGNERIS ; Sandrine BAYLAC ;  Pascal  BOUREAU ;  Jérôme  BOUTELOUP ;  Anne  BOYER ;  Christine  COURADE ; Martine  CROQUETTE ;  Didier  CUJIVES ;  Laurence  DEGERS ;  Victor  DENOUVION ;  Serge DEUILHE ; Zohra EL KOUACHERI ; Jean-Michel FABRE ; Marie-Claude FARCY ;  Mourad  FELLAH ;  Sandrine  FLOUREUSSES ;  Dominique  FOUCHIER ;  Alain  GABRIELI ;  Sabine  GEIL-GOMEZ ;  Vincent  GIBERT ;  Inès  GOFFRE  PEDROSA ;  Loïc  GOJARD ;  Isabelle HARDY ;  Gilbert  HEBRARD ;  Julien KLOTZ ;  Didier LAFFONT ;  Marie-Claude LECLERC ;  Jean-Louis LLORCA ;  Christophe  LUBAC ;  Aude  LUMEAU  PRECEPTIS ;  Line  MALRIC ;  Lauriane  MASELLA ;  Emilienne  POUMIROL ;  Patrice  RIVAL ; Anaïs SAINT-AUBAIN ; Arnaud SIMION ; Florence SIORAT ; Thierry SUAUD ;  Aurélien  TARAVELLA ;  Sophie  TOUZET ;  Maryse  VEZAT-BARONIA ;  Annie  VIEU ;  Véronique VOLTO

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 14/01/2023 à 12:43
Signaler
Il y a surtout une chose que de nombreux futurs retraités n’ont pas compris c’est qu’en France il n’est pas possible de partir avant l’âge légal (sauf cas particuliers : carrière longue, handicap…) donc si l’âge légal passe à 64 ans ou peut-être un j...

à écrit le 13/01/2023 à 14:10
Signaler
Étant née le18 avril 1961 ,elle n'est donc pas concernée par sa réforme ,pas bête .

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.