Biotech Week : OncoDiag : La nouvelle génération de tests de diagnostic des cancers

La lutte contre le cancer est un combat de longue haleine. OncoDiag est une start-up française spécialisée dans le développement de tests non-invasifs de diagnostic, de surveillance des récidives et de dépistage ciblé des cancers. Nous avons rencontré Claude Hennion, Président d'OncoDiag.
(Crédits : Oncodiag)

Pouvez-vous nous présenter OncoDiag ?

Né en 2013, OncoDiag, c'est avant tout la rencontre de deux spécialistes du cancer et d'un entrepreneur.

Il faut citer le Professeur Olivier Cussenot, urologue réputé de l'hôpital Tenon et spécialiste du cancer de la vessie et de la prostate. C'est son retour d'expérience qui nous a permis de mettre en lumière la problématique qui est à l'origine d'OncoDiag : comment proposer des tests de diagnostic des cancers, plus efficaces, non invasifs pour le patient, plus simple pour le praticien et moins coûteux pour les services de santé ? La rencontre du Professeur Olivier Cussenot et de Jean-Pierre Roperch, biologiste moléculaire, a été déterminante. Les progrès de la biologie moléculaire dans la précision des analyses et dans la rapidité des résultats ouvraient les portes d'une nouvelle génération de tests de diagnostic du cancer. Ce binôme avait besoin d'un entrepreneur avec de l'expérience dans la Biotech, capable de gérer l'opérationnel et de trouver les financements. C'est ainsi que j'ai rejoint l'aventure OncoDiag. Nous savons, aujourd'hui, que pour guérir de cette maladie, il faut la diagnostiquer le plus tôt et le plus efficacement possible. C'est la raison d'être d'OncoDiag.

Le diagnostic est essentiel...

Il est plus qu'essentiel, il est primordial ! La recherche fait des progrès impressionnants mais si les tests sont considérés comme trop invasifs par les patients, ils vont les éviter et se priver d'une chance de guérir, simplement parce que le cancer sera trop avancé quand il aura été détecté.

OncoDiag propose une nouvelle génération de tests, non-invasifs, plus fiables pour les praticiens et source d'économie pour les services de santé. Après 10 ans de recherche, notre premier test, Urodiag, est disponible pour une vaste étude pilotée par l'Association Française d'Urologie.

Urodiag cible le cancer de la vessie ?

En effet et nous n'avons pas ciblé le cancer de la vessie par hasard. C'est l'un des cancers les plus récidivants, 80 % dans les 10 ans. Les personnes ayant eu un premier diagnostic sont étroitement suivies avec des tests réguliers, tous les trois ou six mois selon l'agressivité du cancer. L'examen utilisé est pour le moins invasif : la cystoscopie consiste à explorer la paroi interne de la vessie à l'aide d'un tube souple. L'examen est aussi désagréable qu'il est nécessaire et, malheureusement, beaucoup trop de patients abandonnent le suivi. Urodiag est révolutionnaire, car il offre une alternative à la  cystoscopie et vient soulager le patient, mais aussi le praticien. Imaginez que, désormais, un simple test d'urine va permettre de détecter précocement une récidive de cancer de la vessie et de surveiller son évolution ! La cystoscopie sera utilisée uniquement si le test Urodiag est positif.

Biotech Week : OncoDiag : La nouvelle génération de tests de diagnostic des cancers

C'est la même philosophie pour vos deux autres tests qui seront bientôt commercialisés ?

Tout à fait. Il faut savoir qu'en France, les autorités sanitaires incitent les personnes de 50 ans et plus à réaliser un dépistage du cancer colorectal tous les deux ans. C'est un test qui demande de manipuler ses propres selles. Culturellement, c'est un véritable frein en France, tandis que, dans certains pays, c'est même inimaginable. Il est pourtant indispensable de faire ces tests car ce cancer se soigne très bien quand il est pris à temps. Il évolue très doucement, près d'une dizaine d'années avant de devenir métastatique. Une détection réalisée à temps, et, dans la plupart des cas, une simple opération en ambulatoire suffit ! Pourtant, les chiffres sont effrayants : 70 % des personnes concernées ne font pas le test proposé par la Sécurité Sociale. Colodiag permet de contourner ce frein culturel à l'aide d'une simple prise de sang. Les personnes de plus de 50 ans se feront tester sans réticence, le cancer colorectal sera dépisté plus tôt et sera donc beaucoup plus facile à combattre. Colodiag va tout simplement permettre de réduire considérablement le nombre de décès liés à ce cancer.

Prostadiag va encore plus loin ?

Prostadiag offre une véritable avancée dans le diagnostic du cancer de la prostate. En plus, de diagnostiquer le cancer, il permet de connaître son agressivité. Cette dernière est fondamentale dans les traitements qui seront prescrits. Il faut savoir qu'un cancer indolent évolue sur le long terme et qu'un contrôle régulier permet d'éviter l'ablation de la prostate. Aujourd'hui, les statistiques démontrent que 30 % des ablations n'étaient pas nécessaires. Prostadiag permet tout simplement de cibler parfaitement une opération dont les conséquences pour le quotidien des patients sont loin d'être anodines.

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