Logement à Paris : Griveaux dézingue Hidalgo

Par César Armand  |   |  428  mots
(Crédits : Philippe Wojazer)
Le candidat à la mairie de Paris a estimé que le projet d'Anne Hidalgo de créer une société mixte publique-privée pour le logement abordable reviendrait à "additionner les milliards".

"Additionner les milliards ne fait pas une politique". Interrogé par La Tribune ce 16 janvier en marge de ses vœux aux Parisiens, Benjamin Griveaux allume le projet de société mixte publique-privée proposée hier par Anne Hidalgo, pour laquelle la maire-candidate espère lever 20 milliards d'euros pour "reconquérir" 30.000 logements.

A la place, le candidat officiel de La République en marche à la mairie de Paris propose de structurer le marché du logement intermédiaire, c'est-à-dire des logements neufs dont les loyers sont, en moyenne, inférieurs de 10 à 15% à ceux du marché. C'est la proposition de Benjamin Griveaux pour loger les classes moyennes.

Opposé à la densification de la ZAC de Bercy-Charenton.

"Dans les 500 millions d'euros par an qu'on consacre au logement social, on prend une part qu'on va consacrer au logement intermédiaire", a-t-il expliqué sur Europe 1. Il existe "des logements vides dans le parc privé parce qu'ils ne sont pas aux normes environnementales, de sécurité et que les propriétaires n'ont pas les moyens de rénover" a-t-il poursuivi, proposant que la Ville accompagne dans la rénovation de leurs biens.

Dans la course à la mairie, Benjamin Griveaux vient d'obtenir le ralliement de Pierre-Yves Bournazel, le candidat d'Agir (le parti présidé par le ministre de la Culture Franck Riester), qui avait appelé il y a quelques jours à une alliance à trois avec le dissident Cédric Villani. Sans succès.

Benjamin Griveaux va-t-il reprendre les nombreuses mesures de Pierre-Yves Bournazel en matière de logement "Nous sommes totalement en ligne", a-t-il assuré, se prononçant contre la densification de la ZAC de Bercy-Charenton.

"Des tours devant des gens qui n'ont pas été prévenus"

Il appelle en outre à "revoir entièrement" le projet de Saint-Vincent-de-Paul, qu'il qualifie de "vue de l'esprit". Concrètement, la municipalité sortante souhaite transformer cet ancien site hospitalier de 3,4 hectares en éco-quartier. Même discours sur le projet lancé par le promoteur Emerige à Picpus (Paris XIIème) qui vise à raser une concession Renault-Nissan pour laisser place à 12 immeubles d'habitation et de commerces : "des tours devant des gens qui n'ont pas été prévenus".

Comme son collègue député, Benjamin Griveaux s'est prononcé pour "une réflexion au-delà des frontières" de Paris. "On peut bâtir des choses intéressantes avec les villes voisines", citant les 68 futures gares du Grand Paris Express qui "redessinent le visage de l'Île-de-France".

"Penser un urbanisme très parisien sans tenir compte de ces réalités, ce n'est pas être au rendez-vous de l'histoire", a-t-il conclu. "Nous devons élargir le champ des possibles."