Municipales : Bournazel pense Grand Paris pour le logement et l'urbanisme

En exclusivité pour La Tribune, le candidat d'Agir à la mairie de Paris, Pierre-Yves Bournazel, dévoile ses idées-phares en matière d'aménagement: muter le périphérique en un boulevard urbain végétalisé, faire de la ZAC Bercy-Charenton un pôle de logistique, sortir de Paris certaines grandes institutions nationales ou encore organiser un concours de façades pour redonner du lustre à la capitale.
César Armand
Pierre-Yves Bournazel.
Pierre-Yves Bournazel. (Crédits : DR)

Elu du 18ème arrondissement depuis 2008, candidat malheureux à la primaire UMP pour les municipales de 2014, le candidat d'Agir (parti présidé par le ministre de la Culture Franck Riester, Ndlr), Pierre-Yves Bournazel, espère bien devenir le prochain maire de Paris, sans se limiter aux frontières administratives de la capitale.

Muter le périph' en un boulevard urbain végétalisé

Pour cela, il propose, en priorité, de multiplier les franchissements du périphérique en créant de véritables continuités entre la ville de Paris et les communes limitrophes, "avec des politiques publiques partagées en matière de déplacement, de mobilité douce, de végétalisation, d'innovation, de développement économique..." précise le député à La Tribune.

Comme ses rivaux, qui appellent soit à le transformer soit à le détruire, il suggère d'accompagner la mutation du périphérique en un boulevard urbain végétalisé et connecté pour les nouvelles mobilités. Pierre-Yves Bournazel en oublierait presque qu'une consultation internationale est en cours pour écrire l'avenir des infrastructures routières de la région parisienne"Notre proposition va pouvoir donner un coup d'accélérateur à ce projet", estime-t-il.

Faire de la ZAC Bercy-Charenton un pôle de logistique

Poursuivant son raisonnement à l'échelle du Grand Paris, le candidat d'Agir espère réaménager les portes de Paris en centres de vie accessibles à tous. Aussi veut-il un nouveau projet pour Bercy-Charenton. Pour lui, l'idée de six tours de logements et de bureaux à l'intersection du périphérique et de l'échangeur de l'autoroute, dont un gratte-ciel de 180 mètres de haut, est "contraire à la vision écologique de la ville de demain", ainsi que "le symbole de la mauvaise gestion de la maire sortante". "On ferme Paris plutôt qu'on l'ouvre vers le Grand Paris", assène-t-il. Après une concertation avec les habitants, il imagine déjà un quartier moins dense, avec des espaces verts, culturels, avec une activité économique essentiellement tournée vers la logistique routière et fluviale, la Seine baignant cette ZAC.

Plus généralement, partant du principe que "trop ayant été imposé sans consultation préalable", Pierre-Yves Bournazel promet de co-construire les grands projets urbains avec les riverains. Concrètement, ces derniers seront impliqués "dès le début" pour "définir l'équilibre" entre le logement, le bureau, l'école... "Cela obligera la municipalité, les aménageurs, les promoteurs à être en mouvement dès le départ de même que cela évitera sans doute les recours", considère-t-il.

Sortir de Paris certaines grandes institutions nationales

Toujours au cœur de la métropole du Grand Paris (MGP), s'il est élu maire de la capitale, le candidat d'Agir voudra aller au-delà du plan métropolitain de l'habitat et de l'hébergement, un document de planification censé créer un développement équilibré de l'offre et une amélioration du parc existant dans les 131 communes de la MGP. Il préconise en effet des partenariats métropolitains avec les villes volontaires pour avancer ensemble. Il se dit même prêt à leur apporter les financements pour construire des logements sociaux et des logements pour les classes moyennes. Ce que prévoit déjà In'li, la filiale de l'organisme paritaire Action Logement dédié au logement intermédiaire en Ile-de-France"Paris est une petite ville de 105 km2 et même de 87 km2 sans les bois de Boulogne et de Vincennes. Je refuse l'hyper-densification. Nous devons construire à l'échelle du Grand Paris", se justifie-t-il.

D'ailleurs, autant Paris a perdu 53.000 habitants entre 2012 et 2017, autant la région gagne 60.000 habitants chaque année, car elle concentre la majorité des emplois. Dans ces conditions, comment Pierre-Yves Bournazel compte-t-il résoudre l'équation entre son opposition à la bétonisation et l'hébergement d'une population croissante ? Parmi ses pistes pour récupérer du foncier disponible au cœur de la Ville, il déclare vouloir travailler avec l'Etat pour sortir de Paris certaines grandes institutions nationales - ce dont le triangle de Gonesse rêve après l'abandon d'Europacity - et transformer 2,5 millions de mètres carrés de bureaux obsolètes. Une charte a déjà été signée entre le ministre du Logement et une dizaine de promoteurs, mais n'est pas contraignante.

Organiser un "concours de façades" pour redonner du lustre

Dans le même temps, en tant que député de Paris proche de la majorité présidentielle, Pierre-Yves Bournazel a tenté de donner davantage de pouvoir aux maires pour réguler la location des meublés touristiques. Il aimerait ainsi que les élus locaux puissent décider du nombre de nuitées maximales sur leur commune, en l'occurrence restreindre à 60 à Paris contre 120 aujourd'hui partout en France, mais ses amendements ont été rejetés.

A la différence de la maire Anne Hidalgo qui a annoncé un référendum sur Airbnb avant l'été ou de son adjoint (PCF) au Logement qui rêve de l'interdire dans l'arrondissement de Paris-Centre, le candidat d'Agir veut instaurer un permis de louer pour limiter les abus. "Je suis attaché à ce que les Parisiens puissent louer pour rembourser leur emprunt, mais nous devons lutter contre les contournements et les fraudes avec des contrôles a priori et non plus a posteriori", assure-t-il, en référence aux contrôleurs de la Ville qui existent déjà.

Enfin, en matière d'urbanisme, Pierre-Yves Bournazel envisage un plan "lumière et sécurité", avec la généralisation de luminaires intelligents qui se déclenchent au passage de quelqu'un. "Cela protège aussi bien que cela répond à une logique de basse consommation", argue-t-il, bien que les investissements initiaux soient généralement conséquents. Outre le changement des candélabres, il organisera également un "concours de façades", un prix d'architecture visant à redonner du lustre à la ville.

César Armand

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