Paris : Hidalgo promet quatre "forêts urbaines"

Par latribune.fr  |   |  585  mots
Pour Anne Hidalgo, ces quatre nouveaux sites, loin d'être un instrument électoral en vue des municipales de 2020, s'inscrivent dans la continuité d'un travail mené depuis 2014 afin de verdir Paris. (Crédits : DR)
Elles verront le jour d'ici un an sur le parvis de l'Hôtel de Ville, sur l'esplanade nord de la gare de Lyon, à l'arrière du Palais Garnier ainsi que sur la voie des berges de Seine piétonne située rive droite.

"Débitumiser". Nouveau mantra des villes qui veulent s'engager vers davantage de biodiversité et de résilience face au réchauffement climatique, le néologisme est aussi au centre du projet que la maire de Paris a révélé hier à travers une interview au Parisien. "Quatre grands sites emblématiques" vont accueillir d'ici un an "de la forêt urbaine", à savoir des arbres, ou du moins des arbustes et de la pelouse, a promis Anne Hidalgo n: le parvis de l'Hôtel de Ville, l'esplanade nord de la gare de Lyon, l'arrière du Palais Garnier ainsi que la voie des berges de Seine piétonne située rive droite. Le projet est le fruit d'"un travail de presque un an" mené par la mairie avec l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur), souligne la maire.

40 hectares d'espaces verts créées

A Opéra et dans les voies sur berge, la végétalisation verra le jour pleine terre, alors qu'à l'Hôtel de Ville et à la gare de Lyon Anne Hidalgo envisage "de neutraliser l'étage supérieur des parkings pour les remplir de terre". Les berges de Seine n'accueilleront toutefois pas d'arbres afin de respecter la minéralité du site, et les voies rive gauche resteront goudronnées pour laisser passer les véhicules d'urgence, explique l'élue, qui calcule :

"La livraison de l'ensemble des quatre lieux pourra se faire, au mieux, au cours de l'année 2020".

Pour Anne Hidalgo, ces quatre nouveaux sites, loin d'être un instrument électoral en vue des municipales de 2020, s'inscrivent dans la continuité d'un travail mené depuis 2014 afin de verdir Paris.

"Je voulais que, dans ce mandat, la nature retrouve ses droits à Paris à travers l'agriculture urbaine des toits et des façades, mais aussi dans les rues et les places (comme la place de la Nation qui sera inaugurée le 7 juillet et la place de la Bastille). Je m'étais engagée à créer 30 ha d'espaces verts et de retour vers de la pleine terre, pour améliorer le cadre de vie des Parisiens et répondre au défi climatique. Nous avons réussi à dépasser cet objectif : nous en sommes à 40 ha", revendique la maire, qui souligne également avoir ramené la nature dans trois cours d'écoles dites "oasis", qui à la rentrée seront 31.

La nature à la place de la voiture

Les quatre "forêts urbaines" viennent d'ailleurs s'ajouter au grand projet annoncé récemment d'un grand jardin sur le pont d'Iena devant la tour Eiffel, ainsi qu'à l'idée de végétaliser une partie du périphérique discutée au Conseil de Paris. D'autres sites "plus petits" seront aussi végétalisés : la rue Louis-Blanc (Xe), le boulevard Pasteur (XVe) et l'avenue Daumesnil (XIIe), où "la plantation en pleine terre se fera à la place du stationnement". Une promenade végétale reliera encore le parc de la Villette aux Buttes-Chaumont (XIXe).

"Tout cela converge vers une même vision de la ville", insiste Anne Hidalgo.

La maire, qui assure avancer main dans la main avec les maires d'arrondissement, compte notamment profiter de la révolution des mobilités:

"Il y a une baisse du trafic de 5 % par an à Paris. Cela veut dire que l'on peut régulièrement gagner 5 % de places de stationnement", explique-t-elle.

"Il y a vraiment une reconquête à faire sur toute la partie qui est encore occupée par de la voiture aujourd'hui. Je pense à des places de stationnement qui pourront devenir de petits jardins ou de micro-jardins", ajoute-t-elle.