Comment CMF soutient l'agriculture urbaine dans les villes de demain

Spécialiste de la serre bioclimatique, CMF déploie son savoir-faire pour favoriser l'intégration de l'agriculture urbaine et répondre aux enjeux des villes de demain, confrontées à une démographie galopante et à des besoins alimentaires, sociétaux, environnementaux croissants.
L'entreprise varadaise a construit une serre pédagogique dans le cadre du projet Clichy-Batignolles, Paris 17e.
L'entreprise varadaise a construit une serre pédagogique dans le cadre du projet Clichy-Batignolles, Paris 17e. (Crédits : DR)

Autrefois cantonnée au fin fond d'un territoire horticole ou d'une tenue maraîchère, la serre entre en ville. « Sa vocation n'est plus seulement de produire des tomates ou des concombres. Elle a un rôle social, environnemental et sociétal », observe Renaud Josse, PDG de CMF, un fabricant de serres en verre et en plastique engagé dans de nombreux projets de serres urbaines dans l'Hexagone. À Nantes, le projet immobilier des 5 Ponts, imaginé pour offrir en 2020 un accueil de jour et de nuit aux sans-abri, intégrera deux fermes urbaines aux quatrième et sixième étages, ainsi que deux jardins d'hiver privatifs. En région parisienne, la cité maraîchère de Romainville, destinée à favoriser l'insertion, la pédagogie et l'agriculture urbaine, comprendra deux serres.

Occupant 1.000 mètres carrés, celles-ci devraient produire 12 tonnes de fruits, légumes et plantes permettant d'alimenter 200 familles. Au ZooParc de Beauval, dans le Loir-et-Cher, CMF s'est vu confier la réalisation d'un dôme hors norme - 100 mètres de diamètre pour 38 mètres de haut - qui abritera un restaurant et une serre tropicale où se croiseront animaux et visiteurs. Des équipements évidemment non climatisés, où la gestion des flux d'air et de ventilation est privilégiée. C'est notamment pour sa capacité à dompter le climat intérieur, développée à travers la réalisation de serres de recherche pour Inra-Agrocampus à Angers, l'université catholique de Louvain ou l'institut du végétal Arvalis, que CMF a été choisi.

La R&D et l'étranger

Fabricant de serres horticoles, maraîchères et de recherche, l'entreprise, basée à Varades (44) et à Monteux (84), est arrivée sur le marché du bâtiment dans les années 1980 pour accompagner l'essor des jardineries (Jardiland, Gamm Vert, Truffaut...). « Nous sommes devenus un acteur multiniche », indique Renaud Josse, le président de CMF, qui emploie 200 personnes et réalise un tiers de son chiffre d'affaires - 35 millions d'euros en 2018 - dans son activité bâtiment. Cet ingénieur a débuté sa carrière dans l'industrie automobile à l'export. Lorsqu'il reprend l'entreprise en 2009, il mise sur la R & D et les marchés étrangers.

Aujourd'hui présent en Malaisie et au Mexique à travers deux filiales, CMF distribue ses serres dans 80 pays et réalise 25 % de son activité à l'export. « Beaucoup cherchent à avoir des circuits courts encore plus courts et des productions au coeur des villes pour répondre aux défis de l'explosion démographique. Au Vietnam, en Malaisie, des projets publics ou privés visent à sortir d'une agriculture vivrière pour aller vers des modèles de production intensive mais écologiquement raisonnable », observe Renaud Josse, qui vient de mettre au point un système constructif bioactif en mode semi-fermé pour des serres en plastique.

« La nouveauté, c'est un tube ovalisé qui nous permet de rehausser les serres. Plus de hauteur, c'est plus de volume, plus d'espace, plus de lumière pour homogénéiser le climat intérieur », explique-t-il. L'innovation a été primée au Salon international des productions végétales (Sival) en 2017 puis en 2018. Baptisé Greenpush, elle constitue un véritable accélérateur de production et permet de faire du biocontrôle, c'est-à-dire de traiter les maladies ou les nuisibles par d'autres insectes, donc de limiter les traitements au strict minimum. « Face aux questions d'interdiction de produits phytosanitaires, c'est clairement l'outil de production intensif pour les enjeux de demain», estime le fabricant.

EN CHIFFRE

35 millions d'euros. Le chiffre d'affaires dont u ntiers dans l'activité du bâtiment

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