Comment Autodesk et Paris travaillent ensemble sur l'aménagement du site de la tour Eiffel

La capitale s'est associée avec l'éditeur de logiciels pour aider les quatre finalistes de l'appel à projets international sur l'aménagement des 54 hectares entre l'Ecole militaire et le Trocadéro à produire une maquette numérique de leur projet. Le lauréat est Gustafson.
César Armand
La Ville veut créer et mettre en scène des parcours urbains et paysagers, rééquilibrer l'usage de l'espace public au profit des piétons et garantir une gestion optimale des flux.
La Ville veut "créer et mettre en scène des parcours urbains et paysagers", "rééquilibrer l'usage de l'espace public au profit des piétons" et "garantir une gestion optimale des flux". (Crédits : DR)

[article publié le 21 mai 2019 à 17h45, actualisé avec le nom du lauréat à 18h06]

"Découvrir, approcher, visiter". C'est le titre de l'appel à projets international lancé début 2018 visant à "créer un nouvel espace de vie de détente pour les Parisiens et les visiteurs" sur les cinquante-quatre hectares autour de la tour Eiffel. Avec un budget de 40 millions d'euros, la Ville veut "créer et mettre en scène des parcours urbains et paysagers", "rééquilibrer l'usage de l'espace public au profit des piétons" et "garantir une gestion optimale des flux". Chaque année, ce sont en effet près de 7 millions de touristes qui la visitent et 20 millions qui circulent dans la zone. Après avoir dévoilé les groupements finalistes en mai dernier - AL+A, Gustafson, Porter + Bowman, Agence Ter et Koz Architectures -, la municipalité a choisi ce 21 mai 2019 Gustafson.

Lire aussi : Tourisme : Paris veut corriger les « dysfonctionnements » de la tour Eiffel

La particularité de cet appel à projets est le partenariat avec l'éditeur de logiciels Autodesk. A l'aide de drones et de scans lasers, ce dernier a en effet réalisé une maquette numérique du site de 54 hectares entre l'Ecole militaire et le Trocadéro, qu'il a mis à disposition des quatre équipes d'architectes, de paysagistes et d'urbanistes retenues. "Nous avons eu des ateliers avec chacun des groupements pour les aider à intégrer et à tester leurs propositions dans la situation actuelle", explique à La Tribune Emmanuel di Giacomo, responsable du développement des écosystèmes BIM pour l'Europe chez Autodesk. "Pour nous assurer de l'égalité de traitement, les équipes avaient le même nombre d'heures avec l'éditeur", insiste de son côté le directeur du projet "tour Eiffel" au secrétariat général de la ville de Paris Jean-François Mangin.

Le BIM pour valider la cohérence

Autodesk a par ailleurs pu simuler les idées des uns et des autres au regard de l'ensoleillement, de l'horaire, du trafic routier ou du déplacement des personnes. "Nous avons par exemple imaginé l'évacuation par les portiques. Cela permet de valider la cohérence", précise le cadre Emmanuel di Giacomo.

En réalité, l'utilisation de la maquette numérique a permis de mettre tous les acteurs sur un pied d'égalité. "Le jury final a pu juger sur la même base uniforme, loin de la problématique où chacun fait ses propres images séduisantes", souligne le responsable d'Autodesk. "Nous avons demandé à recevoir des figures imposées dans les angles de vue et les perspectives", confirme Jean-François Mangin de la Ville.

Une concertation publique

Le film 3D du vainqueur sera exposé au pavillon de l'Arsenal avec un casque de réalité virtuelle pour que chaque visiteur s'approprie le projet. A terme, estime l'éditeur de logiciels, la maquette numérique (BIM) pourra également être reprise pour la construction voire l'exploitation. "Nous allons essayer de continuer avec le BIM pendant la construction", assure pour sa part le directeur du projet à l'hôtel de ville. "Il est en revanche trop tôt pour parler de BIM exploitation."

En attendant la pose de la première pierre, une commission d'appel d'offres va se réunir, avant une concertation publique entre le 5 juin et le 12 juillet 2019. En effet, du fait de la présence d'espaces boisés classés et de monuments historiques protégés, l'aménagement du site implique des modifications du plan local d'urbanisme.

L'objectif, détaille encore Jean-François Mangin, est de déposer les autorisations d'urbanisme et la déclaration d'impact environnemental au premier trimestre 2020 pour un chantier entre 2021 et 2023 sans pour autant fermer la tour pendant les travaux.

César Armand

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