À Aramon, deux ans après la fin du fioul, les cleantech revitalisent le territoire

Deux ans après la fermeture de la centrale EDF à fioul d’Aramon (Gard), l’un des premiers contrats de transition écologique (CTE) devrait prochainement être officiellement signé sur ce territoire dont la revitalisation passe désormais par la création d’une Cleantech Vallée. Celle-ci est destinée à faire émerger les éco-activités innovantes et faciliter la création de nouvelles filières dans le secteur.
(Crédits : DR)

En avril 2016, la centrale électrique d'Aramon (Gard) produisait ses derniers kilowatts d'électricité. Fidèle à ses engagements d'accroître sa part d'électricité issue des énergies renouvelables et de réduire son impact carbone dans la production d'énergie et dans le cadre de sa politique industrielle, EDF fermait sa centrale au fioul située à proximité d'Avignon, dans le Gard rhodanien.

D'ici à 2022, l'emblématique cheminée de la centrale - haute de 250 mètres - devrait disparaître dans le cadre du processus de déconstruction de la centrale (vidage et nettoyage des cuves, déconstruction du bloc usine, recyclage des matériaux...) représentant un budget de 50 millions d'euros.

« Sous l'impulsion d'EDF, un groupe de travail Energies du Gard engage dès 2015 la réflexion sur le potentiel « cleantech » du bassin. Ce groupe de travail donne naissance en 2017 au projet Cleantech Vallée qui propose une revitalisation du territoire par les éco-activités innovantes en regroupant de nombreux partenaires publics et privés (les Communauté de communes du Pont du Gard et de l'agglomération du Gard rhodanien, EDF, BPS, BRL, Enedis, Orano, Sanofi, l'UIMM, la CCI du Gard, l'Ademe, la Région Occitanie et l'Etat) » explique Virginie Monnier-Mangue, directrice du programme Energies du Gard.

Une forte implication des élus du territoire, Jean-Christian Rey et Claude Martinet, a été nécessaire et ce projet de territoire est devenu un laboratoire au niveau national grâce au député (LREM) Anthony Cellier qui a sensibilisé le ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire, le secrétaire d'État mais aussi le président de la République à la situation du territoire. « Avec ce CTE, nous avons inventé une nouvelle façon de travailler : celle où le territoire dessine et met, lui-même, en musique sa transition écologique et son avenir avec l'aide et le soutien de l'État, de ses services déconcentrés et agences. Aujourd'hui, je suis fier d'être au cœur de ce beau projet d'avenir, source d'emplois et de développement économique, qui permettra de redonner un nouveau souffle à notre territoire et de prouver qu'écologie et économie ne sont pas incompatibles, loin de là » déclare Anthony Cellier.

Grâce à son appui, le 23 février 2018 les partenaires du projet présentaient le projet Cleantech Vallée au cabinet de Sébastien Lecornu, le secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire.

Le 11 juillet dernier, Sébastien Lecornu signait la charte d'engagement d'un Contrat de transition écologique (CTE), officialisant le soutien de l'Etat pour le projet Cleantech Vallée. Le CTE facilitera le développement des projets de transition écologique et de l'association « Cleantech Vallée » pour fédérer les entreprises, les collectivités et l'ensemble des partenaires du territoire. Il s'agit, par exemple, de cartographier le territoire pour comprendre comment chaque acteur pourrait mieux utiliser son énergie et partager la chaleur qu'il produit avec d'autres.

Ce contrat de transition écologique va aussi permettre à la mise en place de l'accélérateur de start- up Cleantech Booster, destiné à soutenir les entreprises qui développent un projet à potentiel dans le domaine des cleantech. Cet accélérateur verra le jour début 2019 à Aramon. Le CTE va aussi faciliter le développement de filières de traitement et de valorisation de matériaux de démantèlement, avec notamment la mise en place du projet So' Gard, par Socodei. Enfin, ce CTE prévoit la mise en place d'une plateforme Ecofret à Laudun-L'Ardoise. L'objectif est de réindustrialiser la friche industrielle d'Arcelor-Mittal et de structurer une filière éco-fret pour des mobilités durables (passer du camion au rail ou au fleuve).

Ce contrat de transition écologique fait partie des quatre premiers contrats mis en place par l'Etat. Il s'est construit selon le triptyque 3 mois de construction, 3 ans de mise en œuvre et 30 ans d'impact à long terme sur la transition écologique et le développement économique qui en découle. Il devrait être officiellement signé sur place dans les prochaines semaines.

L'association Cleantech Vallée, futur opérateur du CTE, va mettre en place un plan d'actions ayant pour objectif de développer l'innovation, les projets de transition écologique et bien sûr de développer l'emploi sur le territoire.

La Région Occitanie, engagée dans la stratégie région à énergie positive, a soutenu dès le départ le projet avec l'appui de la conseillère régionale, Catherine Eysseric : « La région Occitanie s'est naturellement portée solidaire dès 2016 aux côtés de EDF et des acteurs locaux pour partager et mettre en place des  actions concrètes et durables de reconversion du territoire et faire émerger la filière Cleantech. Je suis heureuse et fière que notre écosystème, d'Aramon au Gard rhodanien, s'inscrive ainsi résolument à l'avant-garde d'une région innovante, décarbonée et créatrice d'emplois dans l'ambition de devenir première région d'Europe à énergie positive ! » raconte Catherine Eysseric.

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