Les clubs sportifs font leur Olympia avec Bpifrance

Les 54 présidents des clubs sportifs partenaires de Bpifrance étaient réunis le 23 janvier à l’Olympia pour une séance de présentations inspirantes et d’ateliers thématiques.
(Crédits : DR)

C'est dans la magnifique Salle de Billard (classée monument historique) et ses mosaïques de châteaux anglais, hommage au roi d'Angleterre Edouard VII qui en avait fait son QG parisien, que 54 présidents de clubs sportifs ont été accueillis par Patrice Begay, directeur exécutif et directeur de la communication de Bpifrance. « Nous partageons une vision commune : repousser l'impossible et agrandir vos rêves » a revendiqué Patrice Begay, rappelant que les présidents sont aussi des entrepreneurs et leurs clubs de véritables réseaux sociaux créateurs de liens. C'est pour célébrer ces dirigeants « passeurs de rêve, de sens et d'affect » que Bpifrance les a réunis dans cette enceinte prestigieuse, propriété du groupe Vivendi. Marc-Henri Beausire, PDG de la marque Le Coq Sportif, « le plus Français des Suisses » selon Patrice Begay, a rappelé l'importance de l'amour du maillot sur les terrains de sport, des plus petits clubs aux plus célèbres : « c'est pourquoi, dans le cadre de notre partenariat avec la Fédération Française de Rugby, nous réservons une partie des sommes aux clubs amateurs ».

Le PDG de la marque au coq, animal emblématique de la France, a également rappelé son ancrage territorial avec des matières premières fabriquées en France dans son centre de production de Romilly-sur-Seine dans l''Aube, fief historique de l'industrie textile. Le groupe mutualiste Aesio, dirigé par Emmanuel Roux, est très présent dans le sport en tant que sponsor de l'AS Saint-Etienne et du Paris FC en football et du Racing 92 en rugby. «  Ces partenariats sont un moyen de fédérer nos 4000 collaborateurs car le monde du sport partage nos valeurs » a déclaré Emmanuel Roux.

Le président de club : loyal, sincère et anticonformiste

Les médias sont étroitement liés à l'univers sportif. C'est le cas du groupe Reworld Medias (40 marques, 500 millions de chiffre d'affaires). Son pdg Pascal Chevalier a rappelé le parallèle entre sportifs et entrepreneurs : « nous célébrons tous le travail d'équipe et le partage ». Reworld Medias a ainsi transformé 200 de ses 1200 collaborateurs en actionnaires de la société et créé le fonds Media For Equity pour financer les projets entrepreneuriaux de ses salariés. Il a aussi lancé Sports en France, la chaîne de télévision officielle du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) : « il y a 107 fédérations sportives dans le pays et nous leur accordons la même part de voix » a précise Pascal Chevalier, qui annonce l'ouverture de 20 bureaux régionaux cette année.

François Pesenti est un autre homme de média, ancien directeur général de RMC Sport qui vient de fonder Elide Productions, spécialisée dans les documentaires et séries autour du sport : « nous allons passer un an en immersion dans le club du RC Lens qui veut remonter en Ligue 1. Ce club est capital pour la région du bassin minier ». Le sport, c'est ce qui a permis à Pierre Dantin, vice-président de la faculté des sciences du sport d'Aix-Marseille Université, de vivre un parcours singulier. Ce natif des quartiers Nord a été aussi chef d'entreprise, membre du directoire de l'OM ou encore conseiller de la ministre des Sports Laura Flessel et coach de coachs, comme son ami Claude Onesta, longtemps patron du handball français. « Un président de club doit inspirer de la confiance, qui est avant tout une affaire de comportement : loyauté, sincérité, authenticité et surtout absence de préjugés. Il doit être aussi anticonformiste. L'arme fatale du vrai leader, c'est de ne pas penser comme les autres » affirme le coach des coachs.

La passion comme moteur de vie

Anticonformiste, c'est un terme qui peut parfaitement s'appliquer à Valérie Marie. Cette pianiste et conférencière est « tombée » dans la musique à l'âge de six ans et apprend le piano à douze. Mais la vie l'éloigne de sa passion : bac + 5, carrière dans le marketing, deux enfants. La musique semble bien loin quand un accident de voiture lui fait rencontrer une photographe qui vit de sa passion.

C'est le déclic et à 40 ans, elle décide qu'elle va elle aussi embrasser son amour de la musique. Elle découvre les réseaux sociaux, poste une vidéo où elle revisite Stromae. Un auteur de théâtre italien la contacte et lui commande 12 morceaux. « Puis une chaîne de télévision italienne me demande de composer la musique d'une émission » raconte Valérie Marie. De fil en aiguille, elle se retrouve au Festival de Cannes et rencontre Nicole Garcia, Vladimir Cosma, célèbre compositeur, Fanny Ardant. En janvier 2018, elle décroche un rendez-vous avec la multinationale Warner. Mais ce rendez-vous est annulé. Qu'à cela ne tienne : « j'avais réservé une chambre, acheté un billet d'avion et je me suis dit que je pouvais toujours aller jouer dans une gare où il y a un piano » évoque l'ancienne cadre sup.

Mais c'est sur celui de l'aéroport de Toulouse- Blagnac, en attendant son vol retardé, que la jeune femme se met à jouer. Un spectateur, chanteur professionnel, lui propose de poser sa voix sur le morceau « Hallelujah » de Leonard Cohen. Une vidéo est tournée par un spectateur sur le portable de la pianiste, qu'elle poste sur Facebook et Twitter. S'ensuit une déferlante de vues : 1200 quand elle rentre à son hôtel, 2000 quand elle se couche et jusqu'à 2 millions le lendemain ! (11 millions à ce jour). Les médias la contactent, elle enchaîne les émissions de télé et les articles de presse, et sa nouvelle carrière décolle. « La vie m'a offert une autre partition » décrit joliment la pianiste, devenue coach d'entreprise et qui a joué lors de BIG 2019 au milieu de l'AccorHotelsArena devant Jean-Michel Jarre. Son conseil à tous les entrepreneurs : « réinventez-vous, mettez de la passion ». Un message raccord avec l'esprit du sport représenté à l'Olympia par les 54 présidents de clubs.

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Tribu, VTE et ateliers

Bpifrance a profité de ce rassemblement de dirigeants du sport pour rappeler deux initiatives récentes de la banque d'investissement. Le premier, c'est la création de Tribu, un réseau social qui s'appuie sur les 5 000 membres du Réseau Excellence et les Accélérateurs PME et ETI, aujourd'hui accessible à tous les entrepreneurs. « On compte sur les présidents des clubs pour nous rejoindre » a lancé Clémence Mignon, chargée de projets Communication en charge de l'animation de Tribu. Le second, c'est le VTE (Volontariat Territorial en Entreprise), un programme initié par le gouvernement en novembre 2018 et porté par Bpifrance depuis novembre 2019.

Ce nouveau dispositif inspiré du modèle des VIE (Volontariat International en Entreprise) vise à créer des ponts entre les jeunes issus de grandes écoles, étudiants ou jeunes diplômés, et les PME dans les territoires. « Plus de 100 chartes ont déjà été signées. Il suffit de s'inscrire sur le site vte-France.fr » précise Maud Portrait, chef de projet VTE. Une manière pour les jeunes bac + 2 d'endosser des responsabilités avec un contrat en alternance de longue durée ou un contrat post-diplômé d'une année minimum. « Le VTE a pour but de donner envie aux jeunes diplômés de venir travailler dans nos PME » explique Erwann Coatanea, pdg de Sodistra, PME de Château-Gontier membre de la French Fab qui a lui-même accueilli un de ces jeunes comme chef de projet en transformation digitale.

Les thèmes des quatre ateliers de l'après-midi étaient l'animation du Club Affaires (par Philippe Mathias, consultant indépendant), la marque (par Thibault Saguez, directeur général adjoint de Saguez & Partners), l'expérience client (par Christophe Cousin, président de l'agence Win-Win) et posture et leadership (par Pierre Dantin).

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