Sodistra donne de l’air à la French Fab

La PME Sodistra conçoit, fabrique et installe des solutions de traitement d’air. C’est aussi elle qui produit en 3D les fameux coqs bleus, signe de ralliement de la French Fab.
(Crédits : DR)

Sodistra réalise un chiffre d'affaires de 9 millions d'euros avec une cinquantaine de salariés en fabriquant des solutions de traitement d'air sur mesure. Sa singularité est d'employer comme matériau du composite polyester, utilisé par exemple pour les coques de bateaux, au lieu de tôle ou d'inox. Le polyester permet un nettoyage facile tout en possédant de bonnes performances thermiques. « Nous proposons des produits d'ultra performance dans le domaine de l'hygiène, sans zone de rétention. Tout est soudé avec des pentes et contrepentes pour l'évacuation des substrats. Les surfaces lisses des solutions - centrales de traitement d'air et gaines de ventilation - sont réalisées pour un nettoyage simple et évitent les amas de virus » détaille Erwan Coatanéa.

La PME familiale fondée en 1971 a été reprise par Erwan Coatanéa et son épouse il y a cinq ans. Le couple a construit en 2016 une usine flambant neuve car son activité est très réglementée en matière de risque de contamination de l'air. Ingénieur diplômé de l'ECAM Rennes, Erwan Coatanéa a travaillé dix ans chez PSA dans les services qualité, méthode et fabrication, avant de diriger pendant sept ans la PME Sepalumic. « En école d'ingénieur, j'ai appris à apprendre. Chez PSA, j'ai appris à travailler. Au bout d'un moment, j'ai eu envie de me lancer sur un projet à long terme » analyse l'ingénieur. Il se tourne alors vers un cabinet de fusion acquisition qui possédait cette PME en portefeuille qui répondait à ses critères de recherche : une société industrielle, avec des produits en propre et des capacités de développement à l'international. Grâce à un apport personnel, il a pu emprunter auprès des banques sous forme de LBO (Leveraged Buy-Out, montage juridico-financier de rachat d'entreprise).

Passer en mode agile

Bpifrance est intervenu sous forme de prêts durant la phase d'accélération, lorsqu'il a fallu investir dans l'outil industriel. Sodistra a intégré la troisième promotion de l'accélérateur PME de Bpifrance pour accompagner la transformation de l'entreprise dans sa digitalisation. « Cette accélération nous a fait passer en mode agile : projets, tests, innovations, POC (proof of concept ou preuve de faisabilité), droit à l'erreur, le tout autour du projet MHAD : maîtriser hier aujourd'hui demain » décrit Erwan Coatanéa. Une méthode pour comprendre comment les choses se faisaient hier, comment on les fait aujourd'hui et préparer la manière dont il faudra les faire demain.

La nouvelle usine 4.0 a coûté 8,5 millions d'euros, soit l'équivalent d'une année de résultats. Sodistra a profité du « suramortissement Macron » en vigueur pendant la période du 15 avril 2015 au 14 avril 2017, une déduction exceptionnelle de 40 % sur le revenu imposable pour l'achat de certains matériels. « Ça nous a aidés à nous mettre en conformité réglementaire et à améliorer notre capacité à répondre rapidement aux demandes des clients » décrit le chef d'entreprise. Sodistra est devenue une vitrine de l'usine 4.0, concept promu par l'Alliance Industrie du Futur (digitalisation de la chaîne de valeur, automatisation et robotisation, place de l'homme, processus hybrides, etc). Pratiquement, le repreneur de la PME a fait évoluer la manière de fabriquer ses produits (caissons, gaines, panneaux) grâce à des robots et des maquettes numériques BIM (Building Information Modeling).

La French Fab, étendard de ralliement

Une modernisation de l'outil de travail qui a pris un an. Sodistra a commencé à en percevoir les premiers résultats durant la deuxième partie de l'année 2018, avec une réduction des délais et une augmentation des volumes tout en respectant la réglementation. La French Fab, Sodistra la connaît bien puisque c'est dans son usine que sont fabriqués en 3D les fameux coqs bleus. « C'est moi qui ai organisé l'étape de Laval » rappelle Erwan Coatanéa, pour qui le mouvement est un étendard de ralliement fort pour l'industrie française : « avant, quand les gens me demandaient ce que je faisais, je répondais : je fabrique des solutions de traitement d'air en polyester. Maintenant, on vient me voir en disant : ah, c'est vous le coq bleu. La proximité se crée plus facilement et ensuite on peut parler business ».

La région Pays de la Loire a été la première à désigner un ambassadeur French Fab dans ses cinq départements. « À la fin de l'étape en Mayenne, qui a rassemblé 3500 personnes, des jeunes m'attendaient pour me dire merci. C'est une grande victoire » se félicite le patron de la PME de Château-Gontier, qui étudie désormais les moyens d'accompagner dans les mois à venir ses clients frigoristes à l'international.

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