Tendances et promesses du design numérique

Fruit d’un travail pluridisciplinaire, la conception d’interfaces et d’expériences utilisateur (UX) innovantes, centrées sur le client, est un enjeu stratégique dans bien des domaines d’activité, comme celui du jeu vidéo ou encore de la smart city. Les nouvelles formes du design et les compétences qu’il nécessite ont été décortiquées lors d’un débat organisé en ligne le 21 janvier par La Tribune et le Réveil Digital d’ENGIE.
(Crédits : Istock)

Fini le temps où le design se limitait au produit esthétique ou industriel. Démocratisé dans les années 2000 grâce au « design thinking », une démarche agile de recherche de solutions, le design, à l'ère numérique, est synonyme de conception d'interfaces digitales, de logiciels ou plus généralement de produits et de services innovants, centrés sur le client. Un domaine en perpétuelle évolution... « Aujourd'hui, et demain plus encore, le design numérique ne concernera pas seulement les écrans, mais aussi des interfaces telles que les assistants vocaux. Le métier doit se repenser pour travailler non plus sur des pixels, mais aussi, par exemple, sur des décibels », a lancé Christophe Temple, directeur exécutif de la création au sein du cabinet de conseil frog, en ouverture du débat « Design numérique : la clé du succès ? » organisé le 21 janvier en direct par La Tribune en partenariat avec le Réveil Digital d'ENGIE.

Propulsé par les nouvelles technologies, le design numérique ouvre ainsi un vaste champ d'exploration... dans lequel s'est lancé ENGIE Digital, une filiale de l'énergéticien. « Notre mission est de développer des logiciels pour accompagner différents clients du Groupe tels que les villes, les collectivités ou les entreprises dans leur transition énergétique. Notre activité concerne aussi l'optimisation de nos actifs industriels comme nos centrales thermiques, nos parcs de production d'énergies renouvelables, ou encore nos infrastructures », a indiqué Romain Petit, directeur du design chez ENGIE Digital. Point commun à tous ces projets : une méthode qui priorise l'expérience de l'utilisateur final.

Livin', un projet phare d'ENGIE Digital

Pour développer ses logiciels, la filiale d'ENGIE réunit des designers UX (expérience utilisateur ; en anglais, « user experience ») et des designers UI (en anglais, « user interface »), mais aussi des ergonomes, des « business designers » qui planchent sur le modèle économique ainsi que des développeurs « front » qui codent les interfaces. Illustration de ce travail pluridisciplinaire, Livin' est une solution de pilotage intelligent qui valorise des données et cartographie des interactions entre les différents acteurs de la « smart city », notamment avec la métropole d'Angers. En clair, cette plateforme digitale d'« hypervision urbaine » permet de gérer en temps réel les équipements de la ville comme l'éclairage public ou les caméras de surveillance pour améliorer, par exemple, le trafic routier ou la coordination entre la police municipale et les différents services de la Ville.

Le design en quête de talents

Autre secteur d'activité où la création d'interfaces optimisées pour l'utilisateur est au coeur de la démarche : celui du jeu vidéo. Au sein du géant mondial Ubisoft, à Montréal - l'un des poumons du secteur - « nous avons quatre pôles d'élaboration de jeux : artistique, technologique, narratif et interactif », a témoigné Guillaume Clauss, game designer chez Ubisoft Montréal. Dans cette filière en plein essor, qui a engrangé 159 milliards d'euros de revenus en 2020, la concurrence est rude... et le design évolue à vive allure. De quoi se disputer des compétences : celles des concepteurs de jeux (« game designers »), de leurs niveaux (« level designers »), ou encore le savoir-faire des spécialistes du design narratif, qui tous œuvrent à faire émerger la meilleure expérience de jeu possible.

Autant de métiers émergents auxquels forme l'Ecole de l'image Gobelins. Connu pour son expertise dans le film d'animation, l'établissement parisien propose aussi une filière de design interactif, en misant sur des profils variés. « Nous formons des designers et des coordinateurs de projets qui, pendant toute l'année scolaire, travaillent en équipe avec des personnes venant de disciplines et d'horizons différents », a affirmé Rachel Donnat, enseignante et coordinatrice à l'Ecole Gobelins. Ainsi, « ils acquièrent des réflexes et une oreille pour le langage de l'autre », indispensables à un travail hors des silos comme celui du design numérique.

Un domaine qui, en somme, ne cesse de repousser les frontières du physique et du virtuel, en s'ouvrant désormais aussi à l'intelligence artificielle. Ce qui n'est pas sans poser des questions philosophiques... « Est-ce que demain on agrandira l'humain en le libérant ou est-ce qu'on diminuera sa part ? », s'est interrogé Erik Orsenna, écrivain et économiste, en guise de conclusion.

Revoir en replay : Connect Live « Design numérique : la clé du succès »

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