Une nouvelle génération prête à changer le monde des affaires

YPO, une organisation de jeunes chefs d'entreprises dans 142 pays, dont nombre de femmes, veut améliorer les pratiques en matière d'égalité de genre. A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, elle révèle les résultats d'une étude. Cette nouvelle génération a bien des défis à relever, mais elle a les armes pour le faire.
(Crédits : Istock)

Concurrence exacerbée, révolution numérique, crise climatique et de sens au travail, épidémie de démissions et difficultés de recrutement... : la jeune génération de dirigeants a bien des défis à relever. Et elle doit le faire dans le cadre d'une philosophie de plus en plus prégnante, celle de l'inclusivité et de l'égalité.

Pour comprendre quelles étaient les priorités et les solutions préférées des jeunes dirigeants et dirigeantes, YPO, une organisation mondiale composée de 30 000 chefs d'entreprises de 142 pays - ayant pour objectif de favoriser les échanges et d'améliorer les pratiques de management- a lancé une étude sur l'égalité entre femmes et hommes dans le monde de l'entreprise. A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, elle en révèle aujourd'hui les résultats.

Si le premier défi quotidien auquel font face les répondants (dont 45% de femmes et 55% d'hommes) est, encore plus en 2022 qu'en 2021, la gestion des évolutions constantes et la communication de ces changements en direction des équipes, suivie par la volonté, là aussi encore plus forte cette année, de rester dans la course face à la concurrence, d'autres soucis sont venus s'y greffer récemment, à titre plus personnel pour ces dirigeants et dirigeants, ou ont été amplifiés. C'est, d'une part, le fait de devoir jongler avec diverses priorités, et de l'autre, les difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle. Et les femmes ont des contraintes, culturelles, sans doute, supplémentaires. Elles sont ainsi plus soucieuses que les hommes d'être à la fois appréciées et respectées, même si les tensions de ces derniers mois ont fait la part belle au leadership avant tout.

Pragmatisme

Reste la gestion humaine au quotidien, l'accroissement de l'égalité entre les hommes et les femmes et la lutte contre les préjugés, focus de l'étude de YPO. Loin des simples discours, les répondants privilégient les réponses pragmatiques : l'évaluation et la promotion au mérite, d'abord (pour 11% des personnes interrogées), de même que le recrutement selon ce seul critère (11%). Mais cela signifie que tous les dirigeants doivent être conscients des biais (principal frein pour atteindre la parité hommes / femmes pour 16% des répondants) qui peuvent subsister chez les recruteurs et les managers, et faire en sorte que le ou la meilleure des candidats, à un poste ou à une promotion, soit effectivement retenu(e). « C'est la bonne nouvelle de cette étude, commente Xavier Mufraggi, PDG de YPO, à condition que les engagements, sous forme de formation aux biais inconscients, de mentorat en faveur des femmes ou des minorités et de création d'une culture inclusive, soient tenus. »

Mais les leaders doivent aller plus loin. Puisqu'on sait que les femmes ont davantage de mal à négocier leur salaire que les hommes, le management doit prendre les devants, font valoir les dirigeants regroupés au sein de YPO. Autre initiative pratique à prendre, au-delà, bien sûr, de montrer l'exemple, c'est d'accroître la diversité de genre dans les postes à fortes responsabilité (26% des répondants déclarent l'avoir fait) et offrir (pour 10% d'entre eux) davantage de flexibilité au travail, aussi bien dans les horaires que sous forme, par exemple, de congés parentaux plus égalitaires.

Vivier de talents

Il s'agit en tout cas de montrer à tous que l'entreprise est prête à les accueillir, à développer leurs talents et à les promouvoir en conséquence. Et alors que le phénomène de la « grande démission » fait des ravages, en particulier aux Etats-Unis, une telle politique est de nature à retenir les talents, gage d'une meilleure performance dans l'adversité. « Nous remarquons que les organisations dirigées par des femmes ont tendance à avoir des instances dirigeantes plus diversifiées », relève par ailleurs Xavier Mufraggi. De quoi faire émerger, grâce à cette nouvelle culture, des rôles modèles, susciter des vocations et étoffer ainsi les viviers de talents à venir.

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