Le Laboratoire de l’Egalité veut changer la Constitution

Avec son appel à changer l’article premier de la Constitution Française, Le Laboratoire de l’Egalité lance un signal fort pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Valérie Abrial

Alors que le sujet de l'égalité entre les femmes et les hommes est plus que jamais d'actualité et que le Président de la République en a fait une grande cause nationale, force est de constater que le chemin est encore long et trop souvent semé d'embûches. A l'échelle planétaire, l'écart se creuse au lieu de se résorber, au point qu'il faudrait attendre plus de 200 ans pour que l'égalité entre les sexes soit efficiente. En France, s'il ne fallait citer qu'un chiffre, ce serait celui de l'écart salarial qui passe de 15,1% à 15,8% entre 2010 et 2017 (Source Eurostat). Face à ce constat peu réjouissant, certaines énergies se mobilisent au travers la multiplication de réseaux féminins, entre autres, et d'actions fortes  comme celle du Laboratoire de l'Egalité qui, avec son appel à changer l'article 1er de la Constitution Française, fait preuve d'une volonté de changement à la source ; la même où les écrits (en tout cas, ceux qui forgent l'Histoire) semblent immuables. Et pourtant, cet acte symbolique pourrait être un levier extrêmement performant pour l'égalité, car il englobe des valeurs éducatives, sociétales et politiques.

Un changement en trois mots

Que dit ce premier article en réalité ? Il énonce que « la loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales ». Favorise ? Pour Le Laboratoire de l'Egalité « cette formulation prudente n'est pas suffisante et laisse de nombreuses pratiques sexistes subsister dans plusieurs sphères de la vie sociale, politique et économique. Malgré des avancées, l'égalité effective femmes-hommes reste à réaliser : les femmes comptent seulement pour 16% des maires et 15% des dirigeantes économiques ; [...] 80% d'entre elles sont régulièrement confrontées à des attitudes et des décisions sexistes ». (Source : Chiffres clés 2017 du secrétariat d'Etat chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes).

Or, en modifiant seulement trois mots, les droits des femmes seraient établis au même titre que ceux des hommes : ajouter "les citoyennes", préciser l'égalité "sans distinction de sexe" et remplacer favorise par "garantit". Voilà ce que serait l'article premier de la Constitution avec ces changements : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens et LES CITOYENNES sans distinction d'origine, de race, de religion OU DE SEXE. La loi [favorise] GARANTIT l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales. »

Et si la transformation de la Constitution devenait indispensable pour se libérer enfin d'un héritage socio-culturel aux frontières du sexisme ordinaire ? Pas si utopique que ça.

Valérie Abrial

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Commentaire 1
à écrit le 19/12/2017 à 12:49
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Des cheffes d'orchestre, y en a 3% ? Des harpistes, ce sont quasi que des femmes, à l'époque de Lilly Laskine, c'était inversé, quasi que des hommes, que faire pour atteindre le 50/50 parfait ??

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