"Rendons à Margaret ce qui appartient à Margaret ! "

A l'occasion de l'appel à candidature du Prix les Margaret qui se clôture le 8 mars, l'équipe de la JFD revient sur les raisons d'être d'un tel prix aujourd'hui.
Margaret Hamilton a conçu le système embarqué du programme spatial Apollo en 1969.
Margaret Hamilton a conçu le système embarqué du programme spatial Apollo en 1969. (Crédits : Presse)

Elles s'appelaient Ada Lovelace, Katherine Johnson, Margaret Hamilton... ces noms ne vous disent rien ? Pourtant, ces femmes sont à l'origine d'avancées et d'exploits technologiques, depuis le XIXème siècle. L'une est la première programmeuse de l'histoire, l'autre est ingénieure spatiale « figure de l'ombre » de la NASA, la suivante est à l'origine du premier traitement de texte.

Dommage alors que certains s'interrogent toujours sur la place des femmes dans le milieu du digital. D'autant que cela revient à se poser la question de la parité et de son respect dans un secteur considéré comme l'avenir de notre économie.

Alors oui, les femmes sont sous représentées dans l'industrie des nouvelles technologies : 33 % des emplois sont occupés par des femmes, elles ne sont que 16 % sur les métiers plus techniques et seules 10 % des startups en France sont créées par des femmes. L'écart femmes-hommes dans cette industrie est inquiétant, mais nous pouvons encore équilibrer la balance.

En Afrique, près de 30 % des femmes se sont lancées dans l'aventure entrepreneuriale : Premier continent en termes d'entrepreneuriat féminin ! Des femmes ont investi la scène Tech comme Fatoumata Ba au Sénégal, Rebecca Enonchong au Cameroun ou Raodath Aminou au Bénin, pour ne citer qu'elles.

 L'attractivité de la Tech auprès des femmes passe par la visibilité et la représentation de rôles modèles historiques et des women in tech de notre génération.

Pour éviter les biais sociétaux que porteraient les algorithmes imaginés exclusivement par des hommes blancs, il devient essentiel d'inclure aux travaux une population reflet de notre société.

Il est choquant que les femmes ne représentent que 22% des effectifs spécialisés en IA, (selon le dernier rapport du Forum économique mondial), secteur prioritaire dans l'industrie numérique. C'est en se plaçant parmi les meilleurs architectes de l'IA qu'elles construiront une innovation plus équitable et juste.

On sait à quel point l'IA peut s'avérer dangereuse si elle se construit sur les bases des problématiques sociétales que l'on connaît : anomalies sur des programmes de reconnaissance faciale, intégration et renforcement de préjugés racistes et machistes.

Un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour l'informatique

Entré dans l'histoire, tout le monde connaît le nom du premier homme ayant marché sur la Lune, mais connaissiez-vous celle qui a rendu possible cet exploit en développant les programmes des ordinateurs de bord des missions Apollo, Margaret Hamilton ?

Nous ne pouvons pas être ce que nous n'avons pas vu. Une petite fille ne décidera pas de devenir codeuse ou PDG si elle n'a jamais vu ou entendu parler de femmes codeuses et PDG. D'où l'importance des rôles modèles.

C'est pour cela que nous avons lancé le Prix les Margaret, dont l'appel à candidatures se clôture le 8 mars. Cette année, nous récompenserons deux femmes, La Femme Digitale européenne et africaine 2019.

Elles rejoindront les lauréates des éditions précédentes comme : Roxanne Varza, (Station F), Veronique Morali (Webedia) Josephine Goube (Techfugees), ou encore Lucie Basch (Too Good To Go), Siham Laux (Ofildesvoisins), Céline Bardet (We Are Not Weapons of War).

N'effaçons pas de l'histoire les femmes exceptionnelles, pionnières de la Tech. Rendons les plus visibles auprès des jeunes filles et femmes qui nous entourent. Créons des vocations pour faire face aux grands enjeux de demain.

Pour découvrir les Femmes digitales de l'année : #lesMargaret retrouvons-nous à Paris le 17 avril prochain à la Maison de la Radio à la Journée de la Femme Digitale un événement franceinfo et le 13 juin au Pullman Dakar Teranga, un événement RFI et France 24.

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Par Delphine Remy-Boutang, co-fondatrice de La Journée de la Femme Digitale et ses partenaires : Microsoft, Orange, L'Oréal, Google, FDJ, Capgemini Invent, Facebook, Oracle, Adobe, Lenovo, Société Générale, Sonatel, HP Africa, la Région Ile-de-France...

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