Si les femmes ne peuvent ouvrir un compte en banque que depuis un peu plus de 50 ans, elles ont largement investi le secteur financier pour leurs vies professionnelles. Plus de 55% des salariées des banques sont des femmes et ce pourcentage grimpe même jusqu'à 60% dans l'assurance.

Mixité, le secteur plutôt bon élève

Globalement, comme l'a soulignée la 3è Consultation Financi'Elles publiée en mai 2017, le secteur est perçu plus avancé que d'autres en matière de mixité : plus de 8 cadres sur 10 estiment que le secteur est aussi, voire plus favorable que d'autres au développement de la carrière des femmes. 3 femmes cadres sur 4 se disent d'ailleurs satisfaites de leur carrière. Cette notion de mixité est bien installée : femmes et hommes du secteur sont ensemble convaincus des vertus de la mixité. Ils soulignent ses effets positifs sur l'efficacité, la motivation, le dynamisme, la créativité, la confiance et la meilleure prise en compte de l'éthique. C'est encourageant !

Ce consensus se traduit d'ailleurs dans les chiffres : la part des femmes cadres continue de grimper : que ce soit dans la banque, avec 46% de femmes cadres ou dans l'assurance avec 49,5% (chiffres 2016 : FBF et OEMA). Cette quasi-parité fait figurer le secteur parmi les bons élèves : à titre de comparaison, les femmes représentent moins de30% de l'encadrement au sein des 60 plus grandes entreprises françaises (Observatoire Skema de la féminisation des entreprises).

Mais il reste encore du chemin à parcourir

Pour autant, toutes les questions d'égalité professionnelle ne sont pas réglées. Des progrès restent à accomplir pour installer une solide et durable culture de la mixité, qui soit perceptible dans le quotidien des collaborateurs et collaboratrices. Toujours selon la Consultation Financi'Elles, près de la moitié des femmes cadres du secteur estiment ne pas être traitées à l'égal des hommes. Très concrètement, elles estiment ne pas avoir accès aux mêmes opportunités de carrière. Et seulement 1/5 ième des répondants estime bénéficier des actions mises en place pour favoriser la mixité.

Par ailleurs, la mixité au plus haut niveau des instances dirigeantes reste encore trop faible. Si la part des femmes chez les cadres de direction progresse pour se situer à 30% (13 points de plus qu'en 2006 /OEMA - 2016), seulement 16% de femmes sont présentes dans les comités exécutifs (E&B Financi'Elles - 2016).

Pour aller plus loin ?

Chez FinanciElles, nous sommes convaincues que la mixité est un facteur de performance. Nous avons pour objectif de renforcer cette mixité à tous les niveaux hiérarchiques. Si la plupart des entreprises du secteur se sont engagées dans des politiques volontaristes pour favoriser la mixité, celles-ci doivent s'inscrire sur le long terme, de manière déterminée et avec des objectifs clairs. Et qui dit objectif, dit mesure. Nous travaillons donc de concert avec les RH pour développer des outils de mesure interentreprises tels que le baromètre mixité ou l'indice de féminisation des instances dirigeantes. Toujours instructif de se comparer pour connaître ses marges de progrès.

Nous partageons et encourageons aussi les bonnes pratiques notamment en termes de rôles modèles, formation, lutte contre les stéréotypes, identification des talents, création de réseaux, implication des équipes dirigeantes...

Tous les leviers doivent être activés pour renforcer l'assertivité des femmes pour qu'elles « osent » se lancer. Notre thème fil rouge de 2018 « les femmes et l'ambition » nous permettra de favoriser l'émergence d'actions concrètes pour ancrer la place des femmes au sein des entreprises à tous les niveaux et faire que les métiers/ business s'approprient le sujet de la mixité et de l'égalité professionnelle.

Au-delà des convictions, c'est un véritable enjeu pour notre secteur qui vit une profonde transformation. Motiver l'ensemble des collaborateurs et des collaboratrices, attirer les meilleurs talents et capitaliser sur la diversité des points de vue sont prioritaires pour la réussite future de notre secteur.

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