L'aide publique à la création audiovisuelle critiquée par la Cour des comptes

Par Romaric Godin  |   |  281  mots
Le cinéma aurait coûté 600 millions d'euros aux finances publiques en 2012
Selon le JDD, les aides publiques à la création audiovisuelle et cinématographique s'élèveraient à 1,6 milliard d'euros pour 2012. Pour un résultat contestable, estime la cour.

Le soutien de l'Etat à la production audiovisuelle et au cinéma aurait couté 1,6 milliard d'euros en 2012 aux comptes publics, selon un rapport de la cour des Comptes rendu public par le Journal du Dimanche (JDD) de ce 8 décembre. Selon le JDD, ce rapport « vient d'atterrir sur le bureau du ministre de la Culture », Aurélie Filipetti. Interrogée par l'AFP, la Rue de Valois indique ce « ce rapport n'est pas définitif et ne peut pas être communiqué. »

« De moins en moins compatibles » avec la raréfaction de la ressource publique

Le soutien au cinéma coûterait 600 millions d'euros à l'Etat, tandis que celui à la production audiovisuelle avoisinerait le milliard d'euros. Un cout qui laisse perplexe les « Sages » de la rue Cambon. « Malgré les réussites et les succès dont il peut s'enorgueillir, le système français souffre d'insuffisances, voire de dérives qui non seulement le fragilisent (...), mais s'avèrent de moins en moins compatibles avec la situation actuelle de raréfaction de la ressource publique », juge la Cour des Comptes pour qui « le rendement des aides publiques n'est pas optimisé par rapport aux objectifs auxquels celles-ci pourraient prétendre. »

L'avance sur recettes jamais remboursée, ou presque

Le système actuel de soutien public français ne se justifierait donc pas entièrement. La Cour critique notamment le soutien croissant aux films à gros budgets. « Le principe du toujours plus n'est pas compatible avec l'état de nos finances publiques », estime le rapport. Ce dernier indique également que l'avance sur recettes qui a attend 28,2 millions d'euros en 2012, « n'est presque jamais remboursée. » Selon le rapport cité par le JDD, « entre 2002 et 2012, le montant moyen remboursé est de 5,2 %. »