C'est un homme discret, peu connu du grand public. Pourtant, Patrick Drahi, qui commence à la faire la Une des journaux du fait de sa cour empressée auprès de SFR et sa maison-mère Vivendi, vient de faire une entrée remarquée dans le palmarès 2014 des milliardaires du monde entier de Forbes paru lundi. Avec une fortune estimée à 6,3 milliards de dollars par le magazine américain, il entre directement au 215e rang mondial et au 14e rang en France, devant les frères Martin et Olivier Bouygues (17e), juste derrière Vincent Bolloré (13e), le premier actionnaire de Vivendi (un peu plus de 5% du capital) et encore loin derrière Xavier Niel (8e rang avec 8,2 milliards de dollars). Une fortune apparue au grand jour du fait de l'introduction en Bourse à Amsterdam en janvier d'Altice, holding de droit luxembourgeois dans laquelle il a logé tous ses actifs de télécoms, y compris ses 40% dans Numericable, le câblo ayant lui-même fait son entrée à la Bourse de Paris en novembre.
Le consolidateur du câble en France
Via société Next LP, immatriculée à Guernesey, Patrick Drahi détient plus de 74% d'Altice, qui capitalise 6,3 milliards d'euros et contrôle plusieurs sociétés dont Hot, un opérateur du câble et du mobile en Israël, Coditel en Belgique, Cabovisao au Portugal, Outre-Mer Telecom et depuis peu la filiale d'Orange en République dominicaine, rachetée pour 1,1 milliard d'euros à l'opérateur historique français. Né à Casablanca, cet X-Telecom de 50 ans, marié et père de quatre grands enfants, est à l'origine de la création du groupe Numericable actuel : il a cru dès les années 1990 au potentiel du câble et a été le consolidateur du secteur, en rachetant une kyrielle de petits acteurs régionaux au début des années 2000. Il vit aujourd'hui entre la Suisse et Israël, où il a lancé une chaîne d'information i24 News et où l'opérateur Hot affronte le « Free Mobile israélien », Golan Telecom, piloté par l'ex-bras droit de Xavier Niel, Michael Boukobza, qui s'est rebaptisé Michael Golan. La rumeur prêtait en 2007 à Patrick Drahi l'intention de lancer une OPA sur Iliad, la maison-mère de Free, qui ne valait à l'époque que 4,3 milliards d'euros, contre 9,7 milliards aujourd'hui…Xavier Niel détient 55% du capital d'Iliad.