SFR : Bouygues s'engage sur un maintien de l'emploi 3 ans, sans conditions

Par Delphine Cuny  |   |  336  mots
Martin Bouygues
Dans un courrier adressé ce jeudi au directoire de Vivendi, Martin Bouygues s'engage formellement à ne procéder à aucun licenciement économique collectif ou plan de départ volontaire en cas de rachat de SFR. Et ce sur une durée de 36 mois à compter de la signature de l'accord attendue à la fin du premier semestre, ce qu'il considère comme mieux-disant par rapport à Numericable.

 Après la surenchère sur le cash, la bataille contre Numericable pour emporter SFR se joue sur le plan social. Martin Bouygues vient d'envoyer ce jeudi un courrier au directoire de Vivendi dans lequel il détaille ses engagements sur l'emploi. Dans ce courrier que la Tribune publie en exclusivité ci-dessous, le patron du groupe de BTP et Olivier Roussat, le PDG de Bouygues Telecom, tiennent à répondre aux « interrogations légitimes » des organisations syndicales. Sans aller aussi loin que les 48 mois réclamés par l'intersyndicale de SFR, le groupe Bouygues s'engage à « ne procéder à aucun licenciement économique collectif, plan social ou plan de départ volontaire » dans le cadre du rapprochement de Bouygues Telecom et SFR, et ce « pour une durée de 36 mois à compter de la signature de l'accord de rapprochement dont nous comprenons qu'elle interviendrait avant la fin du premier semestre 2014. » Une précision destinée à faire apparaître cet engagement, qui vaut pour Bouygues Telecom et SFR, comme mieux-disant par rapport à celui de Numericable, d'une durée de 36 mois également mais à compter du 4 avril. Soit en réalité trois mois de plus.

Aucune condition restrictive

 

« Cet engagement est d'une grande clarté et nous ne l'assortissons quant à nous d'aucune condition restrictive, en particulier liée à des évolutions de marché ou revirements économiques. »

 

Une pique directe à son rival Numericable dont l'engagement sur l'emploi ne s'appliquerait pas en cas de « revirement économique imprévisible », une notion qui avait suscité le scepticisme chez les syndicats. Bouygues insiste sur son engagement « sans réserve » et sur les valeurs de sa charte des ressources humaines. Il rappelle que Bouygues Telecom, comme SFR, a été « reconnu Top Employer pour la 5e année consécutive. » Les dirigeants demandent au directoire de Vivendi, dont Jean-Yves Charlier, le PDG de SFR, de transmettre cette lettre d'engagement aux organisations syndicales, qui devraient sans doute apprécier cet effort de formalisation et cet engagement a priori plus clair que celui pris en début de semaine par Numericable.

 

 

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