Mobile : les Français votent en majorité pour le forfait sans engagement

Par Delphine Cuny  |   |  581  mots
Déjà 45,5% des Français abonnés à la téléphonie mobile ont un forfait sans durée d’engagement ou arrivé à échéance. A l’heure de la 4G et de la démocratisation des smartphones, le modèle des abonnements avec smartphones subventionnés fait toutefois de la résistance.

Deux ans après l'arrivée du quatrième opérateur mobile, c'est un des indéniables « effets Free Mobile » : les Français sont désormais majoritairement libres de changer d'opérateur si bon leur semble. L'opérateur, qui a fait de la liberté son slogan, a largement contribué à la généralisation des forfaits sans engagement, même si ses concurrents avaient anticipé en lançant des marques low-cost sur ce créneau six mois avant son irruption. Ainsi, à la fin mars, 27,7 millions d'abonnés peuvent faire jouer la concurrence s'ils ne sont pas satisfaits : c'est trois fois plus qu'en décembre 2011. « La part des forfaits libres d'engagements augmente de neuf points en un an et atteint 45,5% » du parc dit « post-payé » (hors cartes prépayées) relève le gendarme des télécoms, l'Arcep, dans son observatoire des services mobiles publié ce mercredi soir. Cette part plafonnait à 20% en décembre 2011 et elle devrait dépasser les 50% dans l'année.

« La fin de la captivité des consommateurs » selon l'UFC

Si l'on ajoute les cartes prépayées, au total 55,6% des clients à la téléphonie mobile ne sont pas tenus par un engagement de durée vis-à-vis de leur opérateur. L'association UFC-Que choisir s'est récemment félicitée de « la fin de la captivité des consommateurs » dans une étude sur les bienfaits de l'attribution de la 4e licence : elle avait longtemps dénoncé par le passé le « verrouillage » des clients par les forfaits avec subvention sur 24 mois. Toutefois, la part des abonnés ayant souscrit un forfait sans durée d'engagement, le « SIM-only » dans le jargon, n'est pas aussi importante : les chiffres de l'Arcep les regroupent avec les abonnements dont la période d'engagement est arrivée à son terme, sans les séparer. Au vu des chiffres de Free Mobile (entre 8 et 8,7 millions de clients), de Sosh, la marque low-cost d'Orange, qui compte plus de 2 millions à fin mars, comme Red (SFR) et plus de 1,7 million chez B&You (Bouygues Telecom), sans oublier les MVNO (opérateurs virtuels) comme Virgin Mobile et Credit Mutuel (EI Telecom), les forfaits « sans engagement » se situent entre au moins 15 millions et 18 millions. A comparer aux 55 millions d'abonnements (post-payé, hors cartes embarquées machine-to-machine).

Mais le modèle de la subvention fait de la résistance

Pour autant, « le modèle subventionné fait de la résistance » relève un analyste. A l'heure de la démocratisation des smartphones et de la 4G, qui nécessite un appareil récent compatible, les abonnements incluant un téléphone à prix réduit pour la première mensualité, en échange d'un engagement sur deux ans, gardent de leur attrait : Orange a, par exemple, réalisé 61% de ses ventes de contrats avec des offres haut de gamme (Origami ou Open), avec engagement, au premier trimestre. L'étude de l'UFC a pourtant montré une nouvelle fois le surcoût que représentent ces formules - de l'ordre de 49% au bout des 24 mois pour un smartphone d'entrée de gamme - qui ont le mérite de baisser le coût d'entrée pour les consommateurs à petit budget. Or le système de location de smartphone sur 24 mois lancé par Free en décembre n'a semble-t-il pas vraiment rencontré son public (Iliad doit publier ses chiffres du premier trimestre la semaine prochaine). « Il lui faudra encore éduquer le marché ou bien se convertir à la subvention classique, lorsque sa dynamique commerciale commencera à fléchir » prédit cet expert.