Neuf métropoles labellisées French Tech

Par Delphine Cuny  |   |  955  mots
Le logo de la French Tech, que les métropoles ont détourné et personnalisé en éléphant, lion, fusée, colibri, etc.
La secrétaire d'Etat au Numérique vient d'annoncer les villes ayant obtenu le label French Tech décerné aux écosystèmes de startups les plus dynamiques et les plus prometteurs sur les 15 candidatures formelles.

Lille, Lyon, Grenoble, Aix-Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Rennes : ce sont les neuf métropoles ayant obtenu le label French Tech, décerné aux écosystèmes de startups «les plus dynamiques et les plus prometteurs » en région, afin de les rendre « identifiables à l'international » et de constituer « l'équipe de France » des écosystèmes numériques autour de la locomotive et capitale de facto de la French Tech, Paris.

Cette première promotion comporte peu de surprise: on y retrouve les principales métropoles régionales, à quelques notables exceptions, telles que Strasbourg et Clermont-Ferrand. Au total, 15 territoires avaient formellement déposé leur candidature depuis février auprès de la mission French Tech, qui dépend de Bercy, dont les villes de Brest, Rouen, Saint-Etienne, Toulon, et des regroupements de communes sous la bannière Côte d'Azur (Nice-Sophia Antipolis- Cannes- Grasse) et Lor'n Tech (ex-"Sillon lorrain" Nancy-Metz-Epinal-Thionville). Alsace (Strasbourg et Mulhouse) et Caen La Mer, qui ont annoncé leur candidature, n'ont pas encore de déposé leur projet.

>> Voir aussi : le diaporama sur les 9 métropoles labellisées French Tech

« Nous avons décidé d'attribuer le label à neuf candidats : French Tech Aix- Marseille,  Bordeaux Métropole numérique, Digital Grenoble, Lille is French Tech, Lyon French Tech, Nantes Tech, Montpellier Métropole numérique, La French Tech Rennes, French Tech Toulouse » a annoncé ce mercredi Axelle Lemaire la secrétaire d'Etat au Numérique, au quotidien Le Monde.

Des écosystèmes de niveau international

Ce label vise à distinguer « les territoires les plus favorables au développement des startups », jeunes pousses du numérique mais aussi des biotech, cleantech et autres medtech, des métropoles porteuses d'un « écosystème numérique de niveau international et d'un projet ambitieux et fédérateur de croissance de cet écosystème », avec une véritable stratégie de développement à 10 ans.

L'idée de cette initiative était en effet de « faire de la France entière un vaste accélérateur de startups, un réseau de quelques écosystèmes attractifs » mais aussi de « construire un grand mouvement de mobilisation collective. » Et ainsi de contribuer à ce que certains territoires moins engagés dans le numérique amorcent ce virage.

« Ce que nous voulons faire, c'est valoriser l'ensemble des écosystèmes, Paris inclus, afin que les investisseurs internationaux voient la France comme une nation innovante, un acteur incontournable du numérique, qui dispose d'un écosystème vibrant et dynamique » explique ainsi la ministre au Monde.

« L'objectif est de tout faire pour que les prochains Google naissent et se développent ici, en France » avait expliqué Fleur Pellerin, qui avait lancé l'initiative French Tech il y a un an, lorsqu'elle était ministre déléguée à l'Economie numérique.

Des déçus invités à se regrouper ?

Les six déçus, non retenus à ce stade, décrocheront peut-être leur macaron French Tech lors d'une prochaine vague : les projets moins aboutis seront retravaillés dans une démarche de "co-construction" avec la mission French Tech, dirigée par David Monteau. Des regroupements, comme le rattachement de Saint-Etienne à Lyon ou celui de Brest à Rennes, pourraient aussi être favorisés.

Les candidates devaient remplir un dossier très détaillé sur le nombre de startups, de PME et d'ETI du territoire dans le numérique, les success stories et entrepreneurs emblématiques à mettre en exergue, le montant des capitaux investis, une liste d'événements dédiés aux startups, de conférences internationales, d'incubateurs publics et privés, un bâtiment-totem. Le projet devait présenter une véritable stratégie de développement à 10 ans de l'écosystème.

De la visibilité et des investissements de Bpifrance

Pour les premières labellisées, un nouvel audit sera conduit en 2015 avant une attribution du label pour une durée de trois ans. L'octroi du label ne donne droit à aucune subvention automatique. Les métropoles labellisées pourront utiliser la marque French Tech à l'étranger afin de gagner en visibilité et bénéficier d'« opérations d'attractivité internationale », notamment lors de grands salons comme le CES de Las Vegas, ou des festivals tels que SXSW à Austin : un budget de 15 millions d'euros, géré par l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII), y sera consacré.

En outre, Bpifrance investira 200 millions d'euros dans des programmes privés d'« accélération » de startups, et ce principalement (à 80%) dans les métropoles French Tech. Tous les  financements s'inscrivent dans le Programme d'Investissements d'Avenir.

La Halle Freyssinet de Xavier Niel en étendard

Enfin, les jeunes pousses des territoires labellisés pourront avoir accès à des bureaux de passage, des salles de réunion ou des showrooms à la Halle Freyssinet à Paris, où s'installera le futur « plus grand incubateur du monde », voulu et financé par Xavier Niel, le fondateur de Free, aux côtés de la Caisse des dépôts. Ce bâtiment de 30.000m2, qui ouvrira ses portes fin 2016 et abritera 1.000 startups à terme, sera un lieu d'échange où les startuppers de toute la France pourront assister à des conférences de grandes entreprises du Web, rencontrer des business angels, etc. La Halle Freyssinet, dont le président de la République a posé la première pierre le 22 octobre, a vocation à devenir « l'étendard international de la French Tech et son point de ralliement national. »

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