Altice continue de refinancer son énorme dette

Par Pierre Manière  |   |  382  mots
Patrick Drahi, le fondateur et propriétaire d'Altice (SFR).
Le groupe de Patrick Drahi a annoncé jeudi avoir refinancé pour 3,4 milliards d’euros de dettes pour ses filiales SFR Group et Altice International. Une nouvelle preuve, à en croire ses responsables, que le groupe parvient à gérer son passif.

Chez Altice, chaque opération de refinancement fait l'objet d'une minutieuse communication. En montrant qu'il gère activement son passif, le géant des télécoms et des médias (maison-mère de SFR) veut balayer les craintes liées à son énorme dette. Laquelle s'élève aujourd'hui à plus de 50 milliards d'euros. Ce jeudi, le groupe de Patrick Drahi a annoncé qu'il avait refinancé pour 3,4 milliards d'euros de dettes de ses filiales SFR Group et Altice International.

Dans un communiqué, Altice précise que l'opération permet de « renforcer [ses] liquidités et de réduire les coûts d'intérêts annuels de 60 millions d'euros au total ». Désormais, la maturité moyenne de la dette du groupe est de 6,8 ans, et son coût moyen pondéré passe de 6,1% à 6%. Sans bouder son plaisir, Dennis Okhuijsen, le directeur financier d'Altice, a salué la manœuvre :

« Avec cette dernière opération [...], Altice a refinancé 30 milliards d'euros de dettes depuis un an, a-t-il affirmé dans le communiqué. Cela démontre clairement l'engagement d'Altice à gérer activement ses passifs [...], et à réduire ses coûts d'intérêts. »

Pas d'échéance majeure avant 2022

Pour le groupe de Patrick Drahi, cet « engagement » constitue le pendant de ses grosses emplettes à répétition dans les télécoms (les « câblos » américains Suddenlink ou Cablevision), les médias (BFM-TV, Libé, L'express), les droits sportifs (la Premier League anglaise). Et depuis peu dans la publicité ciblée, avec le rachat cette semaine du français Teads pour 285 millions d'euros. A mesure que sa dette gonfle, Altice met donc un point d'honneur à démontrer qu'il la maîtrise pour rassurer les investisseurs.

C'est la raison pour laquelle Michel Combes, DG d'Altice et PDG de SFR, a carrément jugé en octobre dernier, dans nos colonnes, que la situation d'Altice était à ce sujet « d'un confort absolu ». Pourquoi ? D'une part, d'après lui, parce qu'Altice n'a pas d'échéance de remboursement majeure avant 2022. D'autre part, parce que la dette du groupe est « en grande partie » à taux fixe, insiste le dirigeant. Lequel estime enfin que la génération de cash du groupe lui permettrait « amplement de faire face à une remontée des taux ».

(avec AFP)