Fin du bras de fer entre Orange et TF1

Par Pierre Manière  |   |  480  mots
Martin Bouygues, le chef de file du groupe Bouygues et maison-mère de TF1 (à gauche), et Stéphane Richard, le Pdg d'Orange. (Crédits : Reuters)
Le groupe de télévision et le leader français des télécoms ont finalement trouvé un terrain d’entente concernant le renouvellement du contrat de distribution des chaînes en clair de TF1.

Ils sont enfin arrivés à s'entendre. Orange et TF1 ont signé un nouvel accord concernant la distribution des chaînes en clair du groupe de télévision. Celui-ci intervient après un bras de fer de plusieurs semaines. Depuis le début, Orange était opposé à rémunérer TF1 en contrepartie de ses chaînes gratuites (TF1, TMC, NT1, HD1 et LCI). L'opérateur historique a in fine accepté de mettre la main au portefeuille en échange de nouveaux services à valeur ajoutée pour ses abonnés. C'est ce que Fabienne Dulac, la directrice d'Orange France, explique ce vendredi dans un entretien à La Tribune :

« Nous sommes finalement arrivés à un accord qui est équitable pour les deux partis, explique la dirigeante. L'enjeu était de valoriser des services à valeur ajoutée liés aux nouveaux modes de consommation de la télévision. Et notamment pour nos clients fibre en leur permettant d'accéder à des programmes en ultra-haute définition avec la Coupe du monde de football ou de rugby... »

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Ces dernières semaines, le ton était monté entre TF1 et Orange. En janvier dernier, l'opérateur a même menacé de couper le signal des chaînes gratuites du groupe de télévision à ses abonnés. TF1, de son côté, n'a pas hésité à suspendre son service de replay sur les box d'orange, lequel sera rétabli lundi prochain.

Le « cri d'alarme de TF1 »

Si pour Orange, l'histoire est terminée, ce n'est pas le cas pour TF1, qui se bagarre toujours pour faire payer d'autres diffuseurs. Ainsi, Canal+ n'a pas hésité à couper début mars le signal de TF1. Sur la demande du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et du ministère de la Culture, il l'a toutefois rétabli mercredi 7 mars pour ses clients au satellite. Free, l'opérateur de Xavier Niel, a menacé de couper lui-aussi les chaînes du premier groupe de télévision privé de France si les négociations demeuraient dans l'impasse.

Très médiatisé, le conflit entre TF1 et ses diffuseurs pose surtout la question de l'avenir de la télévision à l'heure d'Internet, et de la possibilité de revoir la régulation du secteur. C'est ce qu'a souligné Sébastien Soriano, le président de l'Arcep, le régulateur des télécoms, dans un entretien à Europe 1 le 7 mars. Selon lui, il y a « sans doute une faille réglementaire », étant donné que « la loi n'interdit pas la rémunération de TF1 » pour ses chaînes gratuites. Pour autant, il estime qu'il faut « entendre », le « cri d'alarme » de TF1, qui voit son modèle économique, qui repose sur la publicité, menacé par de nouveaux acteurs du numérique.


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