Grand remaniement du comité exécutif d’Orange

Par Pierre Manière  |   |  648  mots
Pierre Louette, jusqu’alors directeur général délégué et numéro 2 du groupe, ne figure plus au Comex. (Crédits : CHARLES PLATIAU)
L’opérateur historique a dévoilé ce lundi sa nouvelle équipe de direction. Elle compte sept nouveaux membres. Plusieurs anciens dirigeants du groupe, en revanche, ont été écartés.

C'est un sacré remaniement. Ce lundi - et comme l'avait annoncé il y a peu Stéphane Richard, le PDG de l'opérateur historique -, Orange a renouvelé son comité exécutif. Le patron, qui vient de décrocher un nouveau mandat de quatre ans à la tête du leader français des télécoms, souhaitait qu'il y ait davantage de femmes et qu'il soit plus représentatif des activités du groupe à l'étranger. Ainsi, sur les 15 membres du Comex, sept nouvelles têtes font leur apparition.

Parmi les représentants des activités internationales, Laurent Paillassot, le patron d'Orange Espagne, est nommé directeur général adjoint du groupe. Le voilà, en clair, récompensé pour les bons résultats de l'autre côté des Pyrénées, où le chiffre d'affaires a progressé de 7,1% l'an dernier. Lors de la présentation des résultats annuels du groupe, fin février, Stéphane Richard s'en était félicité : « Nous avons terminé l'année numéro un en termes de ventes nettes sur la fibre, devant Telefonica. »

Bruno Mettling privé de fonctions opérationnelles

Alioune Ndiaye, à la tête de Sonatel, l'opérateur historique du Sénégal, devient le chef de file d'Orange Afrique et Moyen-Orient. Il remplace Bruno Mettling, qui n'en est plus que le président non-exécutif. En clair, ce dernier n'aura plus de fonctions opérationnelles. Il ne serait guère surprenant, dans ce contexte, de le voir quitter le groupe d'ici quelques temps... Enfin, c'est le suisse Helmut Reisinger qui devient CEO d'Orange Business Services, la division d'Orange dédiées aux entreprises à la place de Thierry Bonhomme.

Du côté des femmes, Valérie Le Boulanger est nommée directrice des ressources humaines. Déjà présentes au Comex, Fabienne Dulac, la patronne d'Orange France, et Marie-Noëlle Jégo-Laveissière, à la tête de l'innovation et de la recherche, deviennent directrices générales adjointes.

Marc Rennard disparaît du Comex

Enfin, un « professionnel expérimenté du secteur bancaire et financier », dixit Orange dans son communiqué, va compléter le Comex. Il prendra en charge le développement des activités d'Orange Bank et d'Orange Money. Son nom devrait être connu d'ici « un bon mois », indique une source proche de l'opérateur historique. Ce ne sera pas, dans tous les cas, Marc Rennard, l'ancien patron des activités africaines d'Orange et qui avait pris en charge l'expérience client et les services financiers sur mobile. Celui-ci disparaît du Comex. Le fait qu'il n'ait pas d'expérience dans la banque a-t-il joué en sa défaveur ? Même s'il est nommé à la tête d'Orange Digital Investment, cela ressemble à un déclassement. Cela peut paraître un brin surprenant, alors qu'Orange ne cesse de louer les bons débuts d'Orange Bank - qui a, selon l'opérateur, passé la barre des 100.000 clients depuis son lancement début novembre. Rappelons, toutefois, que si Orange se félicite de ce chiffre, le démarrage de sa banque mobile a été retardé par des problèmes techniques.

En outre, Pierre Louette, jusqu'alors directeur général délégué et numéro 2 du groupe, ne figure plus au Comex. Et pour cause, il a, selon nos informations, quitté ses fonctions le 1er mars, après avoir passé 7 ans au service de l'opérateur historique. Il est pressenti à la présidence du pôle médias de LVMH, notamment du groupe Les Echos-Le Parisien, où il succéderait à Francis Morel. Il n'est pas directement cité dans le communiqué d'Orange, même pour des remerciements. Désormais, Orange n'aura plus que deux directeurs généraux délégués : Gervais Pelissier, l'ancien responsable de l'Europe, qui va s'occuper de la « transformation du groupe », et Ramon Fernandez, qui reste à la tête des finances. La nouvelle équipe prendra ses fonctions le 2 mai prochain.