Internet tire le marché publicitaire face à une presse morose

Par Anaïs Cherif  |   |  365  mots
Globalement, les recettes publicitaires de la presse écrite papier continuent de s'effondrer (-7,4% sur un an), mais la chute n'est pas uniforme, avec quelques surprises comme le succès des magazines de jardinage, qui ont vu le nombre d'annonceurs bondir de 14%. (Crédits : Reuters)
Le marché publicitaire a connu une légère reprise dans l'Hexagone l'année dernière, en générant 13,7 milliards d'euros. Si la télévision tient le choc, les revenus générés par la publicité dans la presse écrite papier continuent de s’effondrer (-7,4%). Le grand gagnant est Internet, support média qui rapporte 4,09 milliards d'euros.

Le marché publicitaire français a connu une petite embellie en 2017. En effet, les recettes nettes se sont élevées à 13,7 milliards d'euros, soit une hausse de 1,2% par rapport à 2016, selon le baromètre unifié du marché publicitaire, réalisé par France Pub, Kantar Média et l'Institut de recherches et d'études publicitaires (IREP). Le marché a notamment vu une hausse des annonceurs sur l'ensemble des médias (+3%), pour s'établir à 56.073 annonceurs. Parmi eux, les deux tiers sont captés par Internet.

Cette légère reprise a été tirée par Internet, support média qui, à lui seul, a généré 4,09 milliards d'euros. "Cette meilleure situation provient principalement de la croissance forte d'Internet, +12% par rapport à 2016" contre une hausse de 8% en 2016, souligne le baromètre. La publicité sur Internet a connu une forte croissance du "display", qui désigne les achats d'espaces et les différents éléments graphiques servant à proposer des annonces en ligne (bannière, vidéo, habillage de page, etc.). Le display a généré 1.450 millions d'euros, en progression de 20% par rapport à 2016. Cependant, les liens commerciaux proposés par les moteurs de recherche restent la première source de revenus sur Internet, avec 2.050 millions d'euros générés.

Un marché publicitaire en berne sur la presse

Sans surprise, les recettes publicitaires générées par la presse écrite papier continuent de s'effondrer à 2,11 milliards d'euros, soit une baisse de -7,4% sur un an. Elles continuent d'être principalement générées par la presse magazine papier, avec 730 millions d'euros. Pour autant, ce secteur a vu ses revenus chuter de 11,4%. Seules exceptions : les titres spécialisés, qui continuent d'attirer les annonceurs. C'est le cas par exemple des magazines de jardinage, qui ont vu le nombre d'annonceurs bondir de 14%. Les quotidiens nationaux, avec 142 millions d'euros, ont vu leurs recettes baisser de 8,3%. La presse gratuite, avec 300 millions d'euros, chute de 6,5%.

Le marché publicitaire sur la radio est également en berne, avec une baisse de 2,6%, contre -1.3% en 2016. Quelque 694 millions d'euros ont été générés, avec une chute des annonceurs (-2%). La télévision tient le choc, avec 3.286 millions d'euros. Elle enregistre une petite croissance de +1% en 2017, contre 0,4% en 2016.