Haine sur Internet : Facebook, le bon élève de la Commission européenne

Par Anaïs Cherif  |   |  492  mots
Facebook a annoncé le mois dernier vouloir renforcer son équipe de 4.500 modérateurs avec 3.000 nouvelles recrues.
Le réseau social, en compagnie de YouTube et Twitter, avait établi un code de conduite il y a un an avec la Commission européenne pour lutter contre la diffusion de propos haineux sur la plateforme. Résultat : l'entreprise de Mark Zuckerberg est jugée plus performante et plus rapide.

Le ton de la Commission européenne à l'égard des géants américains s'adoucit. Facebook, YouTube et Twitter "ont considérablement progressé dans le respect de leurs engagements" pour la lutte contre la diffusion de propos haineux sur leurs plateformes, selon un rapport publié jeudi. En décembre, Bruxelles menaçait pourtant de légiférer en l'absence de résultats probants. Ces réseaux sociaux se sont engagés il y a un an auprès de la Commission européenne à "examiner en moins de 24 heures la plupart des signalements valables de discours haineux illégaux et à supprimer ce type de contenu ou à en bloquer l'accès, si nécessaire". L'antisémitisme (17,8%) et les propos anti-musulmans (17,7%) sont parmi les discours haineux les plus fréquemment diffusés sur ces réseaux sociaux, selon le rapport de la Commission.

Résultat : les entreprises se sont améliorées, tant au niveau du taux de suppression que de la rapidité d'exécution. "Aujourd'hui, les entreprises suppriment deux fois plus de discours haineux illégaux qu'il y a six mois et le font plus rapidement, s'est réjouit Vĕra Jourová, commissaire européenne chargée de la justice, des consommateurs et de l'égalité des genres, dans un communiqué de presse. "Il s'agit d'un pas important dans la bonne direction qui montre qu'une approche autorégulatrice peut fonctionner si tous les acteurs jouent leur rôle."

51% des signalements étudié en 24 heures

La Commission s'est basée sur 2.575 signalements envoyés par des associations dans 24 pays, sur une période de 7 semaines. Facebook, avec ses 2 milliards d'utilisateurs, est le réseau social ayant reçu le plus de signalements (1.273), suivi par YouTube (658) et Twitter (644). Les signalements étaient supprimés en moyenne dans 59,1% des cas - un pourcentage deux fois supérieur à celui observé il y a six mois. Facebook fait figure de bon élève aux yeux de la Commission, en supprimant dans 66,5% des cas, devant YouTube (66%) et Twitter (37,4%).

En matière de rapidité, "le nombre de signalements examinés dans un délai de 24 heures est passé de 40 % à 51 % au cours de la même période de six mois". La Commission salue la modération de Facebook qui est "la seule entreprise à atteindre pleinement l'objectif d'examiner dans la journée la majorité des signalements reçus (57,9%)". Le géant est aussi la meilleure entreprise en terme de suivi, selon les chiffres de la Commission européenne. Facebook informe les utilisateurs dans 93,7% des cas de la suite donnée à leur signalement, contre seulement 32,8% pour Twitter et 20,7% pour YouTube.

Régulièrement critiquée pour sa modération jugée trop arbitraire et trop lente, l'entreprise de Mark Zuckerberg a décidé de renforcer son équipe de modérateurs. Le mois dernier, l'entreprise a annoncé vouloir embaucher 3.000 recrues pour compléter l'équipe de 4.500 salariés déjà en poste.

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