Meta : Threads, le concurrent de X, débarque en Europe

Par latribune.fr  |   |  652  mots
Seuls les utilisateurs d'Instagram (deux milliards au total) peuvent créer un compte Threads et les deux comptes sont liés. (Crédits : DADO RUVIC)
Meta a annoncé le lancement de Threads, son nouveau réseau social, dans l'Union européenne. Ce réseau qui ressemble et concurrence X (ex-Twitter) a pris du temps à venir sur le Vieux continent pour s'adapter aux règlements européens et inclure une option particulière.

Cinq mois après son lancement en fanfare aux Etats-Unis et dans la plupart des endroits du monde, le groupe Meta (Facebook, Instagram) a annoncé l'arrivée de son nouveau réseau social Threads dans l'Union européenne ce jeudi.

Meta avait mis Threads en ligne en juillet, enregistrant d'ailleurs rapidement des dizaines de millions d'inscriptions à travers le monde cet été. Mais le groupe de Mark Zuckerberg avait préféré prendre le temps de clarifier les implications du règlement européen sur les marchés numériques (DMA) qui durcit les règles anticoncurrentielles. C'est dorénavant chose faite. « Aujourd'hui, nous ouvrons Threads à davantage de pays en Europe. Bienvenue à tous », a écrit ce jeudi le PDG du groupe sur son compte Threads.

Lire aussiPourquoi Threads de Mark Zuckerberg est une vraie menace pour le Twitter d'Elon Musk

Threads rattaché au compte Instagram

La mise aux normes européennes inclut notamment un service modifié. « Afin de se conformer à la régulation européenne », le groupe a proposé une option supplémentaire réservée aux utilisateurs de l'UE et de l'Espace économique européen, en leur permettant de consulter Threads même sans compte Instagram, mais avec des fonctions réduites. En revanche, comme dans le reste du monde, seuls les utilisateurs d'Instagram (deux milliards au total) peuvent créer un compte Threads et les deux comptes sont liés.

Lire aussiPourquoi Threads, l'appli de Meta censée concurrencer X, ex-Twitter, ne décolle toujours pas

« Les citoyens de l'Espace économique européens (les 27 de l'UE, la Suisse, l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein) pourront choisir de créer un profil Threads lié à leur compte Instagram, ce qui leur permettra de bénéficier de la même expérience que tous les autres citoyens du monde, ou d'utiliser Threads sans profil » mais en ce cas « sans pouvoir interagir avec le contenu », a précisé Meta. Ces utilisateurs sans profil pourront « parcourir le contenu de l'application Threads, rechercher des comptes, partager du contenu via la copie de liens ou le partage de plateforme et signaler le contenu de Threads ».

Un sérieux concurrent à X

En nommant son nouveau réseau social « Threads », ou « fil » en français, Mark Zuckerberg ne cache pas son ambition de mettre Twitter à terre. Car aucun autre mot ne symbolise plus Twitter que les threads, ces suites de messages qui ont contribué à la renommée du service.

Contrairement aux multiples clones de Twitter qui ont émergé ces derniers mois pour tenter de surfer sur le rejet provoqué par Elon Musk, l'initiative de Meta s'impose d'emblée comme une menace sérieuse. Car les réseaux sociaux obéissent à ce qu'on appelle l'« effet de réseau », qui est une barrière à l'entrée redoutable, quasi-infranchissable pour la plupart des nouvelles applis. Le défi pour réussir à percer est d'attirer en masse des nouveaux utilisateurs pour créer un engouement sur la durée, comme l'ont fait TikTok ou Snapchat grâce à des usages innovants. En affiliant Threads à Instagram, Meta va clairement utiliser la puissance d'Instagram pour faire connaître son nouveau réseau et encourager ses utilisateurs à s'y inscrire, ce qui pourrait être un avantage non négligeable pour garantir une utilisation importante dès le début. Il restera ensuite à Threads de convaincre sur ses propres mérites pour perdurer.

Avec son nouveau produit, Meta cherche donc à attirer les utilisateurs déçus des changements opérés sur X. Mais Mark Zuckerberg vise également les nombreux annonceurs qui ont déserté le réseau social, soit la moitié des grands comptes, d'après Twitter. Parmi eux, beaucoup ont été effrayés par la suppression d'une grande partie de la modération des contenus, par l'instabilité technique du site, par l'affirmation des opinions politiques d'Elon Musk, et par l'augmentation importante des fake news, du racisme et du harcèlement en ligne depuis fin 2022.

(Avec AFP)