Michel Combes, le PDG de SFR, démissionne

Par Pierre Manière  |   |  408  mots
Michel Combes est remplacé par Alain Weill, jusqu'à présent à la tête d'Altice Medias, à la présidence de SFR.
Après une nouvelle dégringolade boursière d'Altice, le groupe a annoncé la démission de Michel Combes, son directeur général et PDG de sa filiale SFR. Patrick Drahi, qui s'était jusqu'alors tenu en retrait, reprend la main.

Le nouveau plongeon d'Altice en Bourse, ce jeudi, a mis le feu aux poudres. Le géant des télécoms et des médias a annoncé dans la foulée un grand chambardement de son état-major. D'après un communiqué, Michel Combes, jusqu'alors DG d'Altice et PDG de SFR, a donné sa démission. Patrick Drahi, de son côté, reprend les commandes. Après s'être mis en retrait, le fondateur et propriétaire d'Altice va prendre la présidence du conseil d'administration. Il établira "les priorités stratégiques, opérationnelles, commerciales et technologiques du groupe, ainsi que leur exécution, en particulier concernant SFR", précise Altice.

Jusqu'alors DG d'Altice USA, Dexter Goei récupère la direction générale d'Altice. Et c'est Alain Weill, auparavant à la tête de SFR Medias (BFM TV, RMC, L'Express, Libération...), qui devient PDG de l'opérateur au carré rouge. Enfin Armando Pereira, actionnaire historique d'Altice aux côté de Patrick Drahi, devient directeur opérationnel d'Altice Telecom. Il pilotera ainsi l'ensemble de l'activité télécoms du groupe.

"Retour à l'organisation d'origine"

"Cette structure représente un retour à l'organisation d'origine qui avait permis le succès du groupe Altice", souligne le groupe dans son communiqué. Elle est destinée à "mieux mettre en oeuvre la stratégie d'Altice, à mettre en place un système de responsabilités plus clair et à améliorer les performances opérationnelles et financières" du groupe, indique-t-il encore.

Ce brusque changement de management intervient dans la foulée d'une nouvelle dégringolade d'Altice en Bourse. Depuis vendredi dernier et la publication de résultats trimestriels jugés décevants, le titre a perdu pas moins de 34%, à 10,72 euros. Les mauvais résultats de SFR, qui continue de perdre des clients, ont visiblement douché les investisseurs.

Fin septembre, La Tribune, citant deux sources proches de l'état-major d'Altice et SFR, estimait déjà qu'un départ de Michel Combes était à prendre très au sérieux. Et ce, notamment parce que les résultats de l'opérateur au carré rouge n'étaient pas au rendez-vous. Un porte-parole d'Altice avait alors "[contesté] formellement tout le contenu de [notre] papier". "La stratégie du groupe est claire, actionnaires et management sont parfaitement alignés. Le reste n'est que pur fantasme", avait-il renchéri.

(avec AFP)