Nouveau plongeon d’Altice en Bourse

Par Pierre Manière  |   |  405  mots
Aujourd'hui, la dette d'Altice, maison-mère de SFR, dépasse les 50 milliards d'euros.
Le titre du géant des télécoms et des médias de Patrick Drahi a une fois encore lourdement chuté ce jeudi. Il a dégringolé de 9,15% à 10,72 euros à la Bourse d’Amsterdam. La défiance des investisseurs monte d’un cran.

Altice broie du noir sur les marchés. Ce jeudi, le titre du géant des télécoms et des médias a une nouvelle fois dégringolé à la Bourse d'Amsterdam. En une séance, celui-ci a chuté de 9,15% à 10,72 euros. Cette fronde des investisseurs intervient alors que titre a été chahuté depuis la fin de la semaine dernière, dans la foulée de la publication des résultats trimestriels du groupe. Lesquels ont, une nouvelle fois, témoigné des difficultés de l'opérateur SFR, sa principale filiale. Vendredi 3 novembre, le titre du groupe du milliardaire Patrick Drahi s'était effondré de 22,5% à 12,51 euros. Ce jour-là, Altice a effacé près de 5 milliards d'euros de capitalisation boursière.

Selon plusieurs analystes, les investisseurs semblent plus que jamais s'interroger sur la capacité d'Altice à remettre SFR, qui continue de perdre beaucoup d'abonnés, sur les rails. Pour Stéphane Beyazian, analyste chez Raymond James, « trois ans après son rachat par Altice, le bilan de l'opérateur est discutable au regard de ses performances commerciales et financières ». « En outre, enchaîne-t-il. les investisseurs deviennent très réticents sur une stratégie d'investissement massif [dans la fibre ou dans les contenus, NDLR] dans un contexte de remontée des taux d'intérêt, alors qu'Altice est le groupe le plus endetté du secteur. » Après avoir multiplié les emplettes dans les télécoms et les médias ces dernières années, la dette d'Altice dépasse en effet les 50 milliards d'euros.

Promesses non-tenues

Analyste chez Berenberg, Nicolas Didio estime, lui, que le groupe paye probablement les promesses non-tenues émises lors du rachat de SFR en 2014. « La promesse de rétablir la croissance en conquérant des abonnés est constamment reportée », affirme-t-il.

A noter que ce mardi, Goldman Sachs a dégradé d'« acheter » à « neutre » sa recommandation sur Altice, avec un objectif de cours de 14 euros. Elle a également retiré le groupe de sa liste des valeurs préférées « Pan-Europe Conviction ». Pour le bureau d'études, SFR, qui représente près de la moitié du chiffre d'affaires d'Altice, ne relèvera pas tout de suite la tête. Ce qui, aux yeux de Goldman Sachs, suscite des incertitudes « sur l'ensemble de la stratégie de désendettement du groupe, d'acquisition relutive ou de rachat d'actions », rapporte l'Agence Option Finance.

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