Samsung : 12 ans de prison requis contre l'héritier pour corruption

Par latribune.fr  |   |  511  mots
Lee Jae-Yong, vice-président de Samsung Electronics, le 13 février 2017 à Séoul lors d'une audition dans le cadre du scandale de corruption qui a causé la destitution de l'ex-présidente Park Geun-Hye.
Le vice-président de Samsung Electronics est poursuivi pour corruption, abus de biens sociaux, dissimulation d'actifs à l'étranger et parjure. Lee Jae-Yong est notamment accusé d’avoir versé des pots-de-vin d’environ 40 millions de dollars en contrepartie de faveurs politiques.

Nouvelle avancée dans le procès de l'héritier de l'empire Samsung. Le parquet sud-coréen a requis ce lundi 12 ans de réclusion à l'encontre de Lee Jae-Yong, vice-président de Samsung Electronics et petit-fils du fondateur, dans le retentissant scandale de corruption qui a causé la chute de l'ex-présidente conservatrice de Corée du Sud, Park Geun-Hye. Le jugement est attendu dans le courant du mois. Mais si les réquisitions du parquet sont suivies par les juges, cela pourrait être l'une des sentences les plus sévères jamais infligée à un patron de "chaebol", dénomination des conglomérats géants sud-coréens comme Samsung. Le vice-président du groupe a déjà été placé en détention provisoire le 17 février dernier.

Lee Jae-Yong est accusé d'avoir soudoyé la confidente de l'ombre de l'ex-présidente. L'héritier du conglomérat, dont le procès s'est ouvert le 7 avril à Séoul, comparait aux côtés de quatre autres cadres dirigeants du groupe. En cause : Samsung Electronics aurait déboursé environ 40 millions de dollars en échange de faveurs présidentielles, en particulier pour obtenir l'aval des autorités à une fusion controversée en 2015. Cette opération - réunissant Samsung C&T et Cheil Industries - avait été dénoncée par de multiples actionnaires qui estimaient que C&T avait été délibérément sous-évaluée. Lee Jae-Young était le "bénéficiaire ultime" des délits commis lors de ce scandale, a déclaré le procureur.

"Les prévenus entretenaient des liens rapprochés avec le pouvoir et cherchaient à obtenir des bénéfices personnels."

L'héritier Samsung est également poursuivi pour abus de biens sociaux et dissimulation d'actifs à l'étranger.

L'héritier dit avoir "écouter les autres cadres"

Pour sa défense, le vice-président de Samsung Electronics a fait valoir la semaine dernière qu'il ne jouait aucun rôle dans les prises de décision du groupe et qu'il "écoutait la plupart du temps les autres cadres"Ses avocats arguent que l'accusation ne tient pas debout et que les prévenus n'ont jamais rien cherché à obtenir en retour des sommes versées. Lee Jae-Yong, 49 ans, dirige de fait Samsung Electronics, premier fabricant mondial de smartphones, depuis la crise cardiaque de son père en 2014. Samsung pèse un cinquième du PIB sud-coréen.

Choi Soon-Sil - confidente et amie de 40 ans l'ancienne présidente Park Geun-Hye - se trouve aussi au cœur du scandale. Elle est accusée de s'être servie de son influence pour soutirer près de 70 millions de dollars à diverses entreprises et se mêler des affaires de l'Etat, sans aucune fonction officielle. Elle est en procès, au même titre que l'ex-présidente destituée en mars pour abus de pouvoir et corruption. Park Geun-Hye est poursuivie pour 18 chefs d'accusation, y compris coercition, abus de pouvoir et corruption. Elle est aussi accusée d'avoir permis à Choi Soon-Sil d'avoir eu son mot à dire dans les affaires du gouvernement.

(Avec AFP)