Le procès de l’héritier de Samsung s’ouvre à Séoul

Vice-président de Samsung Electronics, Lee Jae-Yong est notamment accusé d’avoir versé des pots-de-vin à hauteur d’environ 40 millions de dollars en contrepartie de faveurs politiques.
Lee Jae-Yong, le fils du président du mastodonte sud-coréen et petit-fils de son fondateur.

Il est arrivé menottes aux poignets. Vice-président de Samsung Electronics, Lee Jae-Yong s'est ainsi présenté, vendredi, dans la salle d'audience du tribunal du district central de Séoul. Le fils du président du mastodonte sud-coréen et petit-fils de son fondateur a été placé en détention provisoire le 17 février. Avant d'être inculpé « pour corruption, abus de biens sociaux, dissimulation d'actifs à l'étranger et parjure ». Lee Jae-Yong est notamment accusé d'avoir versé près de 40 millions de dollars de pots-de-vin aux fondations contrôlées par Choi Soon-Sil - la confidente de l'ombre de l'ex-présidente Park Geun Hye, aujourd'hui destituée - en contrepartie de faveurs politiques.

Au début du procès, le procureur spécial Park Young-Soo n'y est pas allée de main morte. Il a estimé que l'affaire était « caractéristique des relations malsaines entre les milieux politiques et les milieux d'affaires ». Avant d'embrailler : « Pour fournir des pots-de-vin, Lee Jae-Yong a détourné l'argent de son entreprise, illégalement transféré à l'étranger des actifs, dissimulé des revenus perçus illégalement et commis un parjure devant le parlement. »

« Rétablir l'Etat de droit »

Le premier conglomérat sud-coréen, qui pèse un cinquième du Produit intérieur brut, a toujours soutenu que les paiements effectués aux fondations de Choi Soon-Sil, bien que faits sous la contrainte de celle qui a été surnommée « Raspoutine », avaient été de réelles contributions caritatives et en aucun cas des pots-de-vins en échange de faveurs. « L'affaire Choi a laissé une profonde cicatrice mais elle offre aussi une occasion de rétablir l'Etat de droit », a encore déclaré le procureur. Le scandale est centré sur Choi Soon-Sil, l'amie de 40 ans de Park Geun Hye, accusée de s'être servie de son influence pour soutirer près de 70 millions de dollars à diverses entreprises et se mêler des affaires de l'Etat.

Park Geun Hye, dont la destitution a été confirmée début mars, a été placée la semaine dernière en détention provisoire dans le cadre de ce vaste scandale de trafic d'influence. Samsung serait le conglomérat qui s'est montré le plus généreux envers les fondations douteuses de Choi Soon-Sil. Il lui aurait également versé des millions d'euros, sous couvert de financer en Allemagne les entraînements sportifs de cavaliers sud-coréens, parmi lesquels la fille de Choi Soon-Sil. En contrepartie de ses largesses, Samsung aurait reçu le feu vert du gouvernement à la fusion controversée de deux de ses unités, Cheil Industries et C&T, en 2015.

(avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 07/04/2017 à 15:58
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Bof, la politique classique quoi... Que celui (homme politique) qui n'a jamais profité, detourné, volé d'argent public ou privé lui jette la première pierre....

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