Mobile : les 10 chocs provoqués par l'arrivée du trublion Free

Par latribune.fr  |   |  1008  mots
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Baisse des prix, stimulation du marché, suppressions d'emplois... La Tribune fait la liste des 10 conséquences majeures liées à l'arrivée fracassante de l'opérateur à bas coût sur le marché du mobile en janvier 2012. La dernière en date étant l'accord entre Bouygues et SFR pour un partage de leurs réseaux annoncé ce lundi.

1- Les prix ont baissé
 
Les utilisateurs de mobile n'ont pu que se réjouir de l'arrivée de l'opérateur à bas coût sur le marché des télécoms avec des tarifs très agressifs sans obligation d'engagement sur une durée d'abonnement. Appels et SMS illimités, 3Go de données pour 19,99 euros par mois et même 15,99 euros pour les abonnés ADSL à la Freebox, un forfait "deux fois moins chers que le marché". Une autre offre propose 1 heure de communication et 60 SMS pour...2 euros. Une offre qui peut même être gratuite pour les clients Freebox... Les grands opérateurs n'ont pas eu d'autre choix que de s'aligner peu ou prou sur les prix proposés par Free.

2- Les abonnements sans engagement se sont généralisés
Les trois grands opérateurs qui se partageaient le marché ont tous créé des offres sans engagement (Sosh pour Orange, Red pour SFR, et B&You pour Bouygues Télécom), qui se sont généralisées.

3- Le nombre de clients a augmenté
Globalement, et notamment grâce à la portabilité, le nombre d'abonnés ne cesse d'augmenter (73,7 millions aujourd'hui). D'après les données de l'Arcep, il a progressé de 4 millions depuis début 2012 et de 12 millions depuis 2010, comme l'illustre le graphique ci-dessous, réalisé par l'Arcep. L'arrivée de Free a indéniablement dynamisé le développement du parc.

4- Bouygues plonge dans le rouge
Bouygues Télécom a fini l'année 2012 avec une perte de 16 millions d'euros, contre un bénéfice net de 331 millions d'euros en 2011. Son chiffre d'affaires s'est replié de 9% à 5,226 milliards d'euros. La filiale tlécoms de Bouygues estime toutefois avoir fait preuve d'une bonne "résistance commerciale dans un environnement extrêmement difficile", avec un parc total de clients mobiles stabilisé à 11,3 millions d'abonnés.

5- Les opérateurs dégraissent
De nombreux plans de suppressions d'emplois ont été annoncés depuis l'arrivée de Free Mobile sur le marché. Bouygues Telecom a ainsi supprimé 542 emplois dans le cadre d'un plan de départs volontaires. SFR, qui pourrait fermer 150 boutiques d'ici 2014, a annoncé lui aussi un plan de ce type qui devrait porter sur 1.123 postes et 267 créations, en cours de discussions avec les partenaires sociaux.

6- Les petits acteurs sortent du jeu
Un certain nombre d'opérateurs "virtuels" MNVO  n'auront finalement pas réussi à résister à la tornade Free. Carrefour Interactive a ainsi vendu son activité à Orange. De son côté, le groupe Auchan a également annoncé qu'il devrait quitter le marché des télécoms. "Les offres d'Auchan Télécom ne permettent plus de proposer une offre rentable. La Direction propose donc l'arrêt de l'activité mobile et la cession de la base clients à un acteur du marché", précise un communiqué. Selon PCImpact, les clients d'Auchan Télécom pourraient se retrouver chez SFR dont l'opérateur virtuel exploitait le réseau.

7- La course à la 4G
Le numéro deux du marché, SFR a été le premier à ouvrir commercialement le réseau 4G en novembre dernier. De son côté, Orange se targue d'être le leader avec 50 villes et 15 zones de couvertures. Quant à Bouygues Télécom, numéro trois du marché, il a ouvert commercialement son réseau 4G début juin à Strasbourg. Mais le lancement "massif" est programmé pour le 1er octobre prochain, date à laquelle les dirigeants de Bouygues Télécom promettent qu'il y aura "une vraie couverture nationale, y compris dans les villes moyennes, sans trous ni mitage". Reste à connaître la réaction du quatrième opérateur

>> Mobile: qui aura la meilleure 4G?

8- Phone House sur le bas côté
La chaîne de magasins spécialisés en téléphonie, qui emploie 1.200 personnes, va fermer, invoquant la "non-viabilité de son modèle", après avoir perdu le contrat de Bouygues Telecom et bientôt celui d'Orange. Son actionnaire principal, l'américain Best Buy, également en difficultés, se retire d'Europe. "La première priorité de la direction est de minimiser la perte des emplois et de sécuriser les meilleures solutions possibles pour ses collaborateurs", a indiqué Phone House fin avril dans un communiqué.

La chaîne évoque "des discussions actives" engagées avec "plusieurs acteurs" pour la vente de magasins afin de préserver les emplois. "Il y aura de nombreux candidats à la reprise, car le parc est de qualité mais il y aura de la casse au siège", analyse un bon connaisseur de l'entreprise. La nouvelle enseigne dédiée aux accessoires pour smartphones et tablettes The Kase serait intéressée par la reprise d'environ 80 magasins The Phone House. Ceci permettrait à près de 300 salariés de conserver leur emploi.

>> Effet Free Mobile: Phone House va fermer tous ses magasins

9- En bourse, Free vaut plus que Bouygues
Free vaut désormais 3 milliards d'euros de plus que le groupe Bouygues. L'écart s'est creusé entre la maison-mère du nouvel entrant du marché mobile, Iliad, qui pèse plus de 9 milliards d'euros en bourse, et la maison-mère du numéro trois du secteur, qui pèse environ 7 milliards d'euros. De son côté, Vivendi (maison-mère de SFR) pèse plus de 21 milliards d'euros, soit un milliard de plus qu'Orange.

>> Free vaut plus que Bouygues...et Vivendi plus que France Telecom!

10- SFR et Bouygues Télécom veulent se partager leurs réseaux
Le 22 juillet 2013, SFR et Bouygues annoncent l'ouverture de négociations exclusives en vue d'un partage de leurs réseaux (mobiles). Un accord "stratégique", qu'ils espèrent boucler avant la fin de l'année. Objectif? Cette alliance vise à offrir "la meilleure couverture géographique et la meilleure qualité de service". Mais cela permettra surtout de faire des économies et de mutualiser les investissements

Pour aller plus loin: Free Mobile: retour sur une année folle en 30 dates et son lot de polémiques


>> Envolée des plaintes contre les opérateurs mobiles y compris Free