Coronavirus  : Free ne recourra pas au chômage partiel

Par Pierre Manière  |   |  441  mots
Thomas Reynaud, le DG d'Iliad, la maison-mère de Free. (Crédits : Reuters)
Iliad, la maison-mère de Free, a indiqué ce vendredi qu’il ne déclenchera pas de dispositifs de chômage partiel ce mois-ci et au mois d’avril. Pour maintenir la rémunération des 600 salariés « non opérationnels » pendant la période de confinement, il leur demande de prendre leurs congés payés ou de suivre des formations à distance.

Pas de chômage partiel chez Iliad. Au moins pour les mois de mars et avril. C'est ce que Thomas Reynaud, le directeur général du groupe, a indiqué dans un mail interne envoyé ce vendredi aux salariés, et que La Tribune s'est procuré. Dans cette missive, le dirigeant du groupe de Xavier Niel, maison-mère de l'opérateur Free, précise que, dans le contexte de confinement et de lutte contre le coronavirus, « 600 collaborateurs, et peut-être quelques milliers dans les semaines à venir » sont aujourd'hui « non opérationnels », sur les 11.000 que compte le groupe. Pour autant, Iliad a décidé « de ne pas déclencher le chômage partiel en mars et en avril, et de ne pas faire appel à la solidarité nationale ».

Pour justifier cette décision, Thomas Reynaud estime que l'entreprise est « solide », qu'elle appartient « à un secteur relativement épargné [par la crise du coronavirus, Ndlr], les télécoms ». Pour autant, pour « maintenir la rémunération des personnels en non-activité », le groupe veut utiliser « deux dispositifs temporaires ». Il demande à ces collaborateurs de prendre leurs congés payés ou de suivre des formations à distance. « Très vite, nous devrons prévoir d'éventuelles réaffectations ponctuelles sur d'autres missions liées à la situation particulière que nous traversons », indique Thomas Reynaud.

La moitié des salariés de SFR au chômage partiel

Le groupe planche aussi sur des « bonifications de primes »« L'impératif d'équité nous amène, pour ceux qui sont sur le terrain, notamment nos salariés au contact de nos abonnés pour les dépanner et nos techniciens réseaux, à (y) réfléchir », affirme le dirigeant.

Ces mesures diffèrent de celles prises par SFR. L'opérateur au carré rouge a indiqué, ce mardi, qu'il allait mettre environ la moitié de ses troupes (entre 5.000 et 6.000 collaborateurs) au chômage partiel. Ce qui a suscité une levée de boucliers des syndicats. Xavier Courtillat, délégué syndical d'Altice France, a dézingué la manœuvre. « L'intégralité des salariés pourrait tout à fait être au travail (à distance), sans que nos dirigeants cherchent à faire payer une grosse partie de la masse salariale par la collectivité nationale, en cette période où la solidarité devrait être à l'oeuvre de manière exemplaire », a-t-il fustigé par mail. Les deux autres grands opérateurs nationaux, Orange et Bouygues Telecom, songent également à recourir au chômage partiel. Free est toutefois dans une situation différente de ses concurrents, dans la mesure où il dispose de beaucoup moins de boutiques, aujourd'hui fermées.