En France, Orange souffre de la guerre des promotions

Par Pierre Manière  |   |  395  mots
« Au premier trimestre, l’environnement concurrentiel reste très difficile », a déclaré Ramon Fernandez, le directeur financier du groupe. (Crédits : Yves Herman)
Au premier trimestre, l’opérateur historique a vu ses revenus baisser pour la première fois depuis deux ans dans l’Hexagone, sur fond de très forte concurrence.

Ça n'était pas arrivé depuis deux ans. Au titre du premier trimestre, Orange a publié un chiffre d'affaires en baisse de 1,8% en France, son principal marché, à 4,4 milliards d'euros. Et ce, alors que l'opérateur historique a gagné des abonnés dans le mobile (+19.000 sur la période), et l'Internet fixe (+49.000). Sur ce dernier créneau, Orange a perdu 119.000 clients dans l'ADSL, mais en a gagné 168.000 dans la fibre. Plusieurs facteurs, aux dires d'Orange, expliquent cette baisse du chiffre d'affaires. En premier lieu, il y a la concurrence et la guerre des promotions qui, selon l'opérateur, se poursuit.

« Au premier trimestre, l'environnement concurrentiel reste très difficile », a déclaré Ramon Fernandez, le directeur financier du groupe. Avant de fusiller, sans les citer, les dégriffes de ses rivaux Bouygues Telecom et SFR. « Vous n'avez pas de pays en Europe avec des promos à vie récurrentes, a-t-il lancé. Et c'est donc une sorte de spécificité dans laquelle certains opérateurs se sont engagés, si ce n'est enfermés, qui font du volume au détriment de la valeur. »

« Nous prévoyons une année très agressive »

Fabienne Dulac, la patronne d'Orange France, a tenu le même discours. « Le marché mobile a été à nouveau très turbulent sur ce premier trimestre », a-t-elle affirmé, constatant que les promotions à vie apparues l'an dernier se sont poursuivies en début d'année. Surtout, la dirigeante ne s'attend pas, du tout, à une accalmie sur le front des promotions. « Nous nous attendons au même type d'intensité promotionnelle cette année, a déclaré Fabienne Dulac. Nous prévoyons une année très agressive avec des rabais tout le temps. »

En outre, Orange explique aussi la baisse de ses ventes par la fin de ses offres promotionnelles sur ses services de lecture - notamment son kiosque de presse numérique qui lui a permis, l'an passé, de réaliser une économie de TVA d'environ 160 millions d'euros. A cela, il faut ajouter un ralentissement de ses ventes d'équipements, et la baisse programmée des revenus d'itinérance avec Iliad (qui utilise depuis des années le réseau 3G de l'opérateur historique là où il ne dispose pas d'antennes). Ces résultats ont été accueillis froidement par les investisseurs. En fin de matinée, le titre d'Orange baissait de 3,51% à 13,88 euros à la Bourse de Paris.