En Italie, Telecom Italia et Open Fiber songent à unir leurs forces

Par Pierre Manière  |   |  400  mots
Un rapprochement entre les réseaux de Telecom Italia et d'Open Fiber permettrait de baisser sensiblement les investissements dans les infrastructures. (Crédits : Remo Casilli)
Les discussions se poursuivent entre l’opérateur historique italien et son rival, propriété de la Cassa Depositi e Prestiti (CDP), en vue de fusionner leurs réseaux Internet fixe.

Si une telle opération devait aboutir, ce serait un grand chambardement pour le marché italien des télécoms. Depuis des mois, Telecom Italia (TIM) discute avec son rival Open Fiber, propriété de l'énergéticien Enel et de la Cassa Depositi e Prestiti (CDP). Leur idée ? Fusionner leurs réseaux Internet fixe. Cette perspective a aujourd'hui les faveurs du gouvernement comme de Luigi Gubitosi, l'administrateur de Telecom Italia. Il y a près de deux semaines, ce dernier a estimé qu'une telle opération serait positive. Celle-ci pourrait déboucher sur la création d'un unique opérateur pour l'Internet fixe dans la Botte. Ce qui permettrait d'alléger sensiblement les investissements, en évitant des duplications de réseaux.

Mais l'opération passera nécessairement par un montage complexe. Et aujourd'hui, plusieurs solutions sont envisagées. Selon l'agence Reuters, qui rapporte des informations de Il Messaggero, la CDP envisage notamment de vendre sa participation dans Open Fiber à Telecom Italia, qui paierait avec ses propres actions de la CDP. Il Messaggero affirme que cette option a fait l'objet de discussion entre la CDP et Vivendi, le premier actionnaire de Telecom Italia avec près de 24% du capital.

Intégration d'actifs

La CDP, devenue récemment deuxième actionnaire de l'opérateur avec 9,9% du capital, pourrait alors voir sa participation monter à 20%-25%, soit juste en dessous, ou au-dessus, des 24% de Vivendi. Il Messaggero poursuit en écrivant que TIM intégrerait ses actifs réseaux au sein d'Open Fiber et garderait le contrôle de la nouvelle entité. Selon le journal, un tel plan entraînerait une recomposition chez TIM car le poids de Vivendi et du fonds activiste Elliott s'en trouveraient dilués.

Pour rappel, Vivendi n'était jusqu'alors pas opposé à une séparation du réseau Internet fixe de Telecom Italia du reste de ses activités. Mais le groupe de Vincent Bolloré souhaitait absolument en conserver le contrôle. Le problème, c'est que cette position n'était pas partagée par tous. Le fonds américain Elliott, qui possède 10% de Telecom Italia et a aujourd'hui la main sur le conseil d'administration, a longtemps milité pour une séparation totale du réseau Internet fixe de Telecom Italia, avec l'idée de l'introduire en Bourse ou de le fusionner avec Open Fiber.

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(avec Reuters)