Les actionnaires-salariés d’Orange appellent le groupe à participer au rachat d'ASN

Par Pierre Manière  |   |  296  mots
En 2017, Orange avait refusé d'acquérir Alcatel Submarine Networks. L'activité d'ASN est jugée éminemment stratégique par l'Etat français. Pas question, pour l'exécutif, qu'il passe sous pavillon étranger. (Crédits : Charles Platiau)
Dans une missive à Stéphane Richard, le PDG d’Orange, la CFE-CGC et l'Association pour la défense de l'épargne et de l'actionnariat des salariés d'Orange (ADEAS) proposent que l’opérateur s’associe à l'équipementier Ekinops pour acquérir Alcatel Submarine Networks.

Le feuilleton concernant la vente d'Alcatel Submarine Networks (ASN) se poursuit. Dans une missive à Stéphane Richard, le PDG d'Orange, la CFE-CGC et l'Association pour la défense de l'épargne et de l'actionnariat des salariés d'Orange (ADEAS) proposent que l'opérateur s'associe à l'équipementier Ekinops pour acquérir ASN. Pourquoi? Parce qu'il s'agit, selon les salariés-actionnaires, d'une opportunité stratégique de récupérer les navires câbliers du champion français de la fabrication et de la pose de câbles sous-marins.

En 2017, Orange avait pourtant balayé la perspective d'un rachat d'ASN auprès de Nokia, qui souhaite céder cet actif dont il a hérité en 2015 en avalant Alcatel-Lucent. A l'époque, l'opérateur a affirmé qu'il ne voulait pas, en particulier, reprendre ses usines de fabrication de câbles et d'équipements spécialisés. A ses yeux, cette activité est trop éloignée de son métier.

Un partage d'ASN entre Orange et Ekinops

Toutefois, la CFE-CGC et l'ADEAS estiment que l'opérateur historique a tout à gagner à s'associer avec Ekinops au rachat d'ASN. Car à côté de ses usines, ASN dispose de six navires dédiés à la pose et à la maintenance des câbles sous-marins. Cette flotte pourrait, selon la CFE-CGC et l'ADEAS, renforcer avantageusement celle d'Orange Marine, qui possède six bateaux.

« Avec douze navires, cette flotte deviendra la première mondiale en matière de navires câbliers », soulignent la CFE-CGC et l'ADEAS dans leur lettre. Ils y voient un levier pour doper l'activité du groupe dans les câbles sous-marins. Dans ce schéma, Ekinops aurait la responsabilité du pôle d'ASN dédié à la fabrication des câbles, lequel « complète [ses] activités actuelles ».