Une entreprise indienne préfère former ses ingénieurs plutôt que de recruter des diplômés

Par Jean-Christophe Catalon  |   |  336  mots
Tout au long de leur formation, les étudiants vont apprendre à développer des applications et les tester pour HCL technologies.
Face à la faible employabilité des ingénieurs indiens, la société de logiciels HCL a décidé de prendre en charge la formation supérieure de bacheliers et de les embaucher à la fin de leur cursus. Malgré l'image d'excellence renvoyée par les success stories d'ingénieurs indiens dans la Silicon Valley, les futurs ingénieurs indiens ne sont pas correctement formés aux métiers auxquels ils sont destinés.

L'un des objectifs de l'enseignement, et surtout dans le supérieur, est de former les individus pour qu'ils trouvent un métier à la sortie de leur cursus. Pourtant, l'employabilité n'est pas toujours au rendez-vous pour les diplômés. C'est pourquoi HCL Technologies, le quatrième exportateur indien de services software, a décidé de former lui-même ses futurs employés.

La société a récemment lancé un projet pilote consistant à recruter 100 bacheliers issus d'une filière scientifique et de les former pendant un an à son campus de Coimbatore au Sud de l'Inde, selon le Times of India. Tout au long de leur formation, les étudiants vont apprendre à développer des applications et les tester pour HCL technologies. Ils seront rémunérés 180.000 roupies (environ 2.550 euros) par an pour leur travail.

Les étudiants qui réussiront haut la main leur année seront directement embauchés par l'entreprise, indique le Times of India. Ceux qui souhaitent poursuivre leurs études peuvent intégrer un cursus de licence en sciences à l'université SSN, un établissement d'enseignement supérieur fondé et dirigé par Shiv Nadar, qui se trouve être également le fondateur et patron de HCL.

Des taux d'employabilité très faibles chez les ingénieurs indiens

Si la société a décidé de prendre en charge directement la formation des jeunes ingénieurs, c'est pour répondre à un problème d'incompatibilité entre celle-ci et le marché du travail. Malgré l'image d'excellence renvoyée par les success stories d'ingénieurs indiens dans la Silicon Valley, comme le patron de Google Sundar Pichai, les futurs ingénieurs indiens ne sont pas correctement formés aux métiers auxquels ils sont destinés.

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En effet, moins de 4% des ingénieurs logiciels sont employables et moins de 18% des ingénieurs en réseau informatiques - ceux que cherchent à recruter HCL Technologies -, selon le rapport annuel 2016 d'Aspiring minds, une société indienne spécialisée dans l'évaluation de l'employabilité.