La BCE gèle la remontée des taux de crédits immobiliers

Par Mathias Thépot  |   |  336  mots
Les professionnels de l'immobilier craignaient que la remontée du coût du crédit immobilier ne gèle encore davantage les transactions.
La baisse surprise du taux directeur de la Banque centrale européenne auquel les banques se refinancent va briser la tendance à la hausse du coût du crédit immobilier.

La remontée annoncée des taux de crédits immobiliers en France faisait craindre le pire aux professionnels du secteur. Inquiets du gel des transactions immobilières, ils redoutaient que la demande de logements ne soit définitivement sinistrée. Mais ils peuvent être soulagés, car la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé ce jeudi qu'elle allait baisser son taux directeur destiné au refinancement à court terme des banques de 0,50% à 0,25%.

Or indirectement, ce taux de refinancement pèse sur les taux de crédits immobiliers, quand les banques utilisent en partie l'argent qu'elles empruntent sur les marchés pour refinancer des prêts aux particuliers.

Certains, comme Hervé Hatt, le président du courtier immobilier meilleurtaux.com poussent un ouf de soulagement : "l'annonce de la baisse du taux directeur de la Banque centrale européenne est une bonne nouvelle nous permettant de confirmer qu'on ne devrait pas assister à la remontée des taux de crédit immobilier que l'on craignait il y a quelques mois", explique-t-il.

Certaines banques conserveront les marges pour recapitaliser

Certes, la remontée des taux de crédits immobiliers engagée depuis juin, période à laquelle les taux avaient d'ailleurs atteint un plus bas historique, devrait s'enrayer. En revanche, les banques ne devraient pas toutes répercuter cette baisse du coût de refinancement sur leur taux de crédits à l'habitat.

Certaines ont en effet déjà réalisé leurs objectifs annuels de commercialisation de crédits. Résultat, "elles devraient conserver la marge obtenue pour recapitaliser un peu", estime Pascal Beuvelet, président du courtier immobilier In&Fi. C'est le cas des banques positionnées en région parisienne et dans les centres urbains, ajoute Pascal Beuvelet.


D'autres banques localisées dans les régions Centre, Bretagne, ainsi que dans le sud-ouest n'ont à l'inverse pas atteint leurs objectifs, constate le président d'In&Fi. Elles pourraient donc s'appuyer sur cette réduction annoncée du coût de refinancement pour être plus agressives dans leur politique commerciale.