Immobilier : finalement l'année 2013 ne sera pas si mauvaise

Par Mathias Thépot  |   |  599  mots
Le pessimisme du début d'année 2013 sur le marché de l'immobilier en France ne s'est quasiment pas vérifié dans les chiffres
Même si les perspectives sur le marché du neuf restent déprimées, l’année 2013 n’aura pas été aussi sinistrée que prévu pour l’immobilier en France.

Sur le marché immobilier, ceux qui ont joué les Cassandre au mois de janvier dernier se voient désormais contredits par les chiffres. C'est ce qu'explique en substance le courtier immobilier meilleurtaux.com dans une étude publiée mercredi.
Il rappelle qu'en janvier, les notaires prévoyaient le nombre famélique de 550.000 transactions dans l'ancien.

Finalement, le niveau des ventes devrait davantage se situer autour des 680.000 unités, selon les estimations d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision chez Xerfi, certes en baisse de 3% par rapport à 2012.

 Le production de crédits immobiliers -hors renégociations- est stable

Le nombre de transactions en 2013 reste ainsi supérieur à 2008 et 2009, deux autres années marquées par la crise économique. Le marché de l'immobilier ancien a en fait été maintenu à flot par des taux d'intérêt de crédits immobiliers historiquement bas. Ce qui a permis aux ménages de continuer d'acheter malgré les prix élevés.

"Si l'on occulte le phénomène de renégociation de crédits (qu'intègre la Banque de France dans ses statistiques ndlr), on pourrait s'attendre à ce que la production de crédits soit stable en 2013 par rapport à 2012", explique ainsi Hervé Hatt, directeur général de meilleurtaux.

Seul le Duflot déçoit...comme prévu

En matière de prix, l'agence de notation S&P qui prédisait une baisse de 5% est également loin du compte. Les prix de l'immobilier se sont en effet stabilisés en Ile-de-France et ont légèrement baissé en province. Selon Xerfi, ils devraient au global baisser de 1,7% en 2013.

En fin de compte, selon meilleurtaux, les seules prévisions moroses du début d'année qui devraient se vérifier concernent le dispositif fiscal d'investissement locatif dans l'immobilier neuf dit "Duflot".
Alors que le gouvernement espérait au départ le lancement de 70.000 constructions de logements grâce à ce dispositif en 2013, il ne devrait pas y en avoir plus de 50.000. Ce que beaucoup de professionnels du secteur de l'immobilier avaient prédit.

Meilleurtaux a ainsi "constaté une baisse de 27 % des investissements locatifs sur un an" due à la baisse des investissements dans le neuf. "Nous constatons que les investisseurs se tournent de plus en plus vers un achat dans l'ancien, moins avantageux fiscalement mais moins contraignant et parfois moins cher. Aujourd'hui ils ne sont que 16 % à privilégier un achat dans le neuf, contre près de 40 % en 2011...", détaille Sandrine Allonier, directrice des études économiques chez meilleurtaux.

 325.000 constructions dans le neuf en 2013...

La relative déception du "Duflot 2013" a participé au pessimisme ambiant sur le marché du neuf. Le nombre de constructions de logements devrait en définitif attendre 325.000 unités cette année, selon Xerfi, qui s'aligne à peu près sur la prévision de la Fédération française du bâtiment (FFB) qu'elle a annoncée il y a quelques semaines.
A la mi-année, certains experts craignaient pourtant que le seuil des 300.000 logements construits ne soit franchi à la baisse, comme il l'a été à plusieurs reprises durant les années 1990.

 ... mais un besoin de 380.000 logements par an

Mais il ne faut pas pour autant se réjouir de ces 325.000 constructions annuelles. En effet, pour subvenir aux nouveaux besoins en logements de la population -tirés par la démographie et la réduction du nombre de personnes par ménages- 380.000 nouveaux logements par an sont nécessaires en moyenne, selon Alexandre Mirlicourtois.

A la fin 2013, le manque global de logements en France, qui s'élève à entre 800.000 et 1 million selon les experts, sera donc pourvu de 55.000 nouvelles unités.